L'ÉDITO DE MARC FIORENTINO

Le travail deviendra un hobby. C'est la prédiction que vient de faire Elon Musk. Et c'est une prédiction que je partage. Depuis longtemps, très longtemps même. Et que nous exposions lors de nos conférences il y a plus d'une décennie devant un public incrédule. Mais depuis, l'histoire s'est accélérée. Explications. Lors de nos premières conférences, au début des années 2010, nous insistions sur deux thèmes, de façon quasi-obsessionnelle.

La révolution démographique avec le vieillissement de la population et surtout l'effondrement de la natalité et du taux de fécondité. Cette révolution est en marche et elle s'accélère avec des conséquences majeures pour l'économie. Le deuxième thème était la révolution sociétale. Avec une conviction : le travail va se marginaliser et nous allons basculer d'une société du travail à une société de loisirs. Hier, en lisant la déclaration d'Elon Musk à "Fortune", sur le fait que le travail allait devenir un hobby, nous avons eu un peu moins l'impression de prêcher dans le désert.

Pourquoi cette conviction ? En premier lieu, l'obsession du "bien-être" et la focalisation grandissante sur l'équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Déséquilibre en faveur de la vie personnelle. Cette injonction de bien-être est d'ailleurs une des causes de l'effondrement de la natalité. Elle a connu une accélération sans précédent avec le Covid et l'après-Covid avec la "grande démission".

La deuxième raison majeure est la révolution technologique. Coïncidence de calendrier, le jour où Elon Musk fait cette déclaration, il annonce une levée massive de 6 milliards de dollars pour son moteur d'intelligence artificielle. Même si l'adoption de l'IA semble étonnamment lente, son déploiement inéluctable va supprimer une large partie des emplois de "bureaux", et des emplois industriels avec la robotique.

Toutes les données convergent. Même si les prévisions divergent, certains prévoient une disparition de 35% des emplois, d'autres jusqu'à 65%. Mais dans tous les cas, une partie massive du travail va s'évaporer. Les conséquences sont massives. Elles donnent même le tournis tant elles sont massives. Il va falloir tout réinventer : l'économie, le capitalisme, le travail, les revenus, la consommation. Tout.

La valeur de la semaine - Micropole

Cette semaine, les OPAs sont à nouveau à l’honneur sur le segment des small et mid caps. Quelques mois après avoir reçu une offre de la part de Miramar Holding (1,60€ par action), Micropole annonce avoir retenu une offre de Talan Holding. Dans ce cadre, Micropole a conclu un accord stratégique, aux termes duquel Talan s’est engagé irrévocablement à déposer une offre publique d’achat volontaire visant l’intégralité des actions de Micropole, qui sera suivie, si les conditions en sont réunies, d’un retrait obligatoire.

L’offre de Talan valorise 100% du capital à 90,8 M€ sur la base d’un prix à 3,12 € par action (une belle prime de 108,0% par rapport à l’offre de Miramar et de 188,9% sur le cours moyen pondéré par les volumes des 3 derniers mois) et fait ressortir des multiples de 0,6x le CA et de 17,0x le ROC 2024evs des multiples de marché de 0,9x le CA et 11,0x le ROC 2024e (Cf. Market Review avril 2024).

Cette offre, accueillie favorablement par le conseil d’administration de Micropole devrait être déposée dans un délai de 3 semaines. Au regard du prix proposé par Talan, nous pensons que l’opération à de bonnes chances d’aboutir dans les prochains mois.

Le secteur de l'énergie en forme

Cette semaine, le secteur des énergies montre des signes de vigueur, soutenu par plusieurs facteurs convergents. Le segment profite d'une reprise d'activité et d'un contexte macro-économique favorable.

Esso continue de briller avec une hausse remarquable de +352,9% sur les douze derniers mois, et +6,5% sur la semaine. Les marges de raffinage ont fortement augmenté suite à l'arrêt des importations de produits pétroliers russes, conséquence de la guerre en Ukraine. Les profits réalisés en 2023 ont permis à Esso de distribuer un dividende exceptionnel de 12 €, en plus du dividende annuel de 3€. La société est d'ailleurs en négociation exclusive pour la vente de sa raffinerie de Fos-sur-Mer, dans une démarche visant à se concentrer sur des unités de production à plus haute valeur ajoutée.

Waga Energy marque également l'actualité avec la conclusion d'un contrat d'achat privé (PPA) avec Engie pour la production de biométhane. De son côté, Transition Evergreen profite de l'OPA sur Neoen par le fonds canadien Brookfield et prend +17,7% sur la semaine. Le cours de bourse se porte mieux, malgré un début d'année difficile (-19,3% YTD). Viridien, anciennement connu sous le nom de CGG, poursuit sa transformation en s'éloignant des énergies fossiles pour se concentrer sur des solutions à faible émission de carbone. Sa solution AI Cloud, conçue pour répondre aux besoins des entreprises les plus consommatrices de données, montre des signes prometteurs. Au premier trimestre, Viridien a dépassé les attentes avec une augmentation de +30% de son CA et une marge EBITDA ajustée de 38%. La génération de cash-flow net de 30 M$ est également encourageante et indicatrice d'un secteur en forme.

Un dirigeant vous parle

Découvrez en vidéo l'interview par Marc Fiorentino de Sacha Loiseau, PDG de Mauna Kea Technologies, entreprise mondiale de dispositifs médicaux qui fabrique et commercialise Cellvizio®, la plateforme d'imagerie cellulaire in vivo en temps réel. Une pépite (re)découvrir !

A ne pas rater la semaine prochaine

L'image de la semaine

Rafael Nadal, le roi incontesté de Roland-Garros avec 14 titres, a été éliminé dès le premier tour par Alexander Zverev, le numéro 4 mondial. À 37 ans, cette défaite inattendue marque un tournant dans la carrière du légendaire joueur espagnol. Nadal, qui revient de plusieurs mois d'absence en raison de blessures récurrentes, n'a pas réussi à retrouver sa forme habituelle face à un Zverev en grande forme. Ce revers soulève une question brûlante : la retraite est-elle imminente pour le maître de la terre battue ? Les spéculations vont bon train, et ses fans, tout comme le monde du tennis, attendent avec impatience sa décision suite à cette défaite choc. Nadal lui-même a laissé entendre que ce Roland-Garros pourrait être son dernier, ajoutant une dose d'émotion et d'incertitude à ce moment déjà historique​.

Source photo : AFP

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