Un nouveau cycle pour les small caps en bourse !

Nisa Benaddi, associée chez EuroLand Corporate
10 septembre 2024

Et si c’était vrai ? Si, en dépit d’un contexte macroéconomique et politique toujours instables, d’une liquidité toujours faible, d’un relèvement du seuil de capitalisation pour le PEA-PME, le marché des small caps renouait avec un nouveau cycle de croissance et de création de valeur. 

Plusieurs éléments contribuent à appréhender positivement l’avenir pour cette classe d’actifs, souffrant de la désaffection des investisseurs, et notamment :

  • Un marché étroit : depuis deux ans, nous assistons à une multitude d’OPA suivies de retrait de cote, et une quasi absence d’introductions en bourse (tous marchés français confondus, la quantité d’émetteurs a diminué de 56 sociétés en net) 
  • Un contexte de taux plus favorable : même si nous n’en connaissons ni l’ampleur ni la vitesse, la décrue des taux d’intérêts est lancée
  • Des multiples de valorisation accessibles : les multiples, et en particulier, pour des secteurs d’activité ayant eu le vent en poupe, se sont effondrés

Ces éléments, à eux seuls, ne suffiraient à garantir l’inversion de tendance.

Deux facteurs sont essentiels à ce nouveau cycle :

1/ Le retour des investisseurs, et en particulier professionnels

2/ Le retour des introductions en bourse   

Le premier permettra le second ; ou le second le premier. L’œuf ou la poule ?

1/ Le retour des investisseurs 

Deux principales catégories interviennent sur le marché des small caps : les particuliers, dont le nombre a augmenté depuis 2020 et le profil a évolué, et les institutionnels, qui ont vu leurs encours diminuer depuis fin 2018. Absence de collecte, voire décollecte, associée à la baisse des cours de bourse, ont eu un impact significatif sur les interventions des professionnels les incitant à investir davantage dans des entreprises aux capitalisations plus élevées et à la liquidité plus forte, afin de réduire le risque.

En plus de ces deux catégories, le marché des small caps commence à intéresser davantage une nouvelle classe d’investisseurs, les entrepreneurs. Des entrepreneurs qui voient dans le marché des small caps cotées une opportunité d’investir au capital de sociétés dont ils peuvent connaitre et comprendre les enjeux et s’identifier au management, très souvent lui-même entrepreneur.

De nouveaux investisseurs, associés à des initiatives à l’image de celles de la CDC concernant un fonds de place dédié à cette classe d’actifs, seront l’huile dans le moteur du redémarrage.

2/ Le retour des introductions en bourse 

Le segment des small caps a besoin de nouvelles sociétés, de projets de croissance, pour compenser le départ de toutes celles qui ont fait le choix d’un adossement industriel, ou d’avoir pour actionnaire un ou des fonds de private equity. 

Avec un pré requis : éviter les écueils passés. Ainsi, une vigilance accrue devra être portée aux prix d’introduction en bourse, comme aux montants levés. Les deux étant souvent liés. Car la multitude d’IPO aux valorisations stratosphériques basées sur des business plans farfelus ont contribué à décourager les investisseurs de cette classe d’actifs. 

En revanche, une belle entreprise porteuse d’un projet de croissance cohérent, au modèle économique prouvé, saura toujours séduire des investisseurs. L’introduction en bourse doit se faire pour un montant de levée et sur une valorisation en cohérence avec la taille de l’entreprise, permettant ainsi aux investisseurs de porter le risque en cas de décalage, souvent avéré, dans le plan d’exécution promis au moment de l’introduction en bourse.

Les actionnaires de la société STIF, qui s’est introduite en décembre 2023, pourront témoigner de la pertinence de ce principe.

De nouvelles introductions contribuent à l’attractivité du marché, en faisant venir de nouveaux investisseurs. Lesquels font venir des nouveaux candidats en bourse ! Un cercle vertueux pour un nouveau cycle porteur !

Un cycle qui permettra à des entreprises de croitre, de se structurer, de communiquer et de créer de la valeur pour leurs actionnaires.  A l’image de sociétés comme Visiativ, introduite en 2014 à 10,86 € lorsque le CA faisait 50 M€ de revenus, et qui quitte la bourse 10 ans plus tard au prix de 37 € par action, lorsque qu’elle réalise près de 300 M€, avec l’OPA du Groupe SNEF.

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