L'édito de Marc Fiorentino
Nous assistons en direct à deux expériences économiques inédites. En Argentine, depuis un an. Aux États-Unis, à partir du 20 janvier en théorie, en pratique dès aujourd'hui. Des expériences radicales. Et l'Argentine affiche ses premiers résultats.
A la tronçonneuse, Javier Milei a réduit drastiquement les dépenses publiquesdepuis son arrivée au pouvoir. Moins de fonctionnaires, moins de couverture sociale, moins d'investissements publics, moins de retraites. Monsieur Moins a frappé fort. Très fort.
Dans son viseur, deux objectifs :
- réduire l'inflation
- réduire le déficit public pour diminuer un endettement chronique.
Mais cela s’est fait au détriment de la croissance à court terme. Résultat immédiat : explosion du nombre d'Argentins sous le seuil de pauvreté.
Cependant, des signes positifsapparaissent. La croissance a rebondi à 3,9 % au troisième trimestre, alors que l'Argentine était en récession. Certes, l'année 2024 devrait afficher une décroissance de 3,5 %, mais les prévisions pour 2025 dépassent 5 %. Spectaculaire.
Autres bonnes nouvelles : un surplus budgétaire, une première en dix ans, une baisse de l'inflation (10 % par mois contre 25 % en décembre 2023), une augmentation des salaires réels, et une baisse du chômage.
Le pari de Milei repose sur le ruissellement: avec une croissance relancée et une confiance accrue des investisseurs étrangers, il espère réduire la pauvreté. Pari risqué, mais suivi de près par des figures comme Trump et Elon Musk. Une expérience fascinante, à surveiller.
La valeur de la semaine - VusionGroup
Cette semaine, VusionGroup s’illustre par un nouveau succès outre-Atlantique. Le spécialiste des étiquettes électroniques a annoncé ce mercredi avoir été sélectionné par The Fresh Market pour digitaliser l’ensemble de ses magasins physiques. Le contrat prévoit le déploiement des solutions Vusion 360 sur les 166 points de vente du groupe. Ce projet inclut des étiquettes intelligentes, la solution d’intelligence artificielle Captana pour le monitoring des linéaires et la détection des ruptures, ainsi que le logiciel d’analyse de données Memory Store Analytics.
Ce partenariat marque une étape stratégique pour VusionGroup, car il s’agit du premier déploiement de la solution Vusion 360 aux États-Unis. Bien que la société soit déjà solidement implantée sur ce marché, le premier pour le groupe, grâce à son contrat majeur avec Walmart, leader mondial du secteur, cet accord renforce davantage sa présence outre-Atlantique.
Cette annonce intervient un peu plus d’un mois après la publication d’un chiffre d’affaires du troisième trimestre mitigé. En effet, bien que le groupe ait enregistré un chiffre d’affaires ajusté de 222,9 M€, en hausse de +22,1% par rapport au T3 2023, les performances de la division VAS ont déçu le marché, avec une baisse de -17% à 67 M€ sur les neuf premiers mois de l’année. L’annonce de ce partenariat a donc rassuré le marché, se traduisant par une hausse de +14,0% du cours de l’action sur la semaine.
Le secteur de la semaine - Matériaux
Cette semaine, les problématiques environnementales refont surface et impactent le secteur des matériaux en France. Imerys se trouve particulièrement sous pression en raison des difficultés liées à son projet de mine de lithium dans l’Allier. Malgré les critiques et l’opposition de divers acteurs, le groupe a confirmé son engagement dans ce projet, répondant point par point aux préoccupations soulevées. Sur le volet environnemental, Imerys affirme que son initiative est "suffisamment vertueuse pour justifier cet impact résiduel".
De son côté, Eramet fait face à une vive contestation émanant de politiciens sénégalais et d’entrepreneurs locaux, qui ont lancé une campagne d’alerte à propos de la mine itinérante exploitant les sables de Grande Côte. Cette annonce survient alors que le groupe avait déjà émis un warning sur sa production annuelle il y a un peu plus d’un mois.
Sur les marchés boursiers, les valeurs du secteur évoluent globalement à la baisse. Imerys enregistre un recul de -7,8%, Eramet de -5,4%, tandis que Vicat et Cogra affichent des baisses respectives de -0,3% et -2,4%.
Des nouvelles des USA...
Dans la Silicon Valley, certains codent, d'autres comptent, et Databricks excelle dans les deux. La start-up américaine vient de boucler une levée de fonds record de 10 milliards de dollars, propulsant sa valorisation à 62 milliards. Ce bond spectaculaire de près de 20 milliards en un an et demi fait de cette opération la plus grande levée privée de 2024, surpassant même OpenAI. Fondée en 2013 par des doctorants de l’Université de Berkeley, Databricks a commencé modestement lors d’un concours Netflix. Aujourd’hui, elle s’impose comme un acteur incontournable de l’intelligence artificielle et de la gestion de données.
Avec ce tour de table mené par Thrive Capital, soutenu par Andreessen Horowitz et d’autres investisseurs prestigieux, Databricks se prépare à frapper encore plus fort. Les fonds serviront à l’expansion internationale et au renforcement de ses outils d’intelligence artificielle. La société a déjà démontré son savoir-faire en rachetant MosaicML en 2022, ou en s’imposant auprès de clients tels que Toyota, AstraZeneca, ou Michelin. Son modèle d’IA « pragmatique », basé sur des données bien structurées, lui permet de croître à un rythme impressionnant de 60 % par an, tout en répondant à des besoins concrets et pressants des entreprises.
Dans un secteur où les chiffres explosent, Databricks prouve qu’elle ne se contente pas de suivre le mouvement : elle accélère.
L'instant vidéo
📈 Bilan des IPO 2024 sur BFM Business
Cette semaine, notre associée Julia Bridger a pris le micro de Lorraine Goumot sur BFM Business pour revenir sur les moments forts des IPO de 2024. Une année où certaines introductions ont marqué les esprits par leur ambition et leurs performances.
Merci à BFM Business pour cette opportunité de mettre en lumière ces succès prometteurs !
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L'image de la semaine
Les géants japonais Nissan et Honda, autrefois rivaux sur les routes, seraient en pourparlers pour créer une holding commune. L’objectif ? Faire face à la montée écrasante des constructeurs chinois dans le secteur de l’électrique.Avec une production combinée de 7,6 millions de véhicules par an, ce rapprochement les propulserait au troisième rang mondial, derrière Toyota et Volkswagen. Une ambition qui fait déjà frémir les marchés : l’action de Nissan a bondi de 23%, tandis que celle de Honda a reculé de 3% face aux incertitudes.
Si cette union promet des économies d’échelle et une mutualisation des technologies pour développer l’électrique et les logiciels embarqués, la réalité pourrait être plus cahoteuse. Nissan, affaibli par une crise profonde et des pertes en Chine et aux États-Unis, risque de peser sur Honda, dont la capitalisation est quatre fois supérieure. Les deux groupes, souvent concurrents sur les mêmes marchés, peinent déjà à s’imposer dans l’électrique, rendant leurs synergies peu évidentes. Alors, alliance stratégique ou mariage forcé ? En attendant, Renault, actionnaire de Nissan à hauteur de 35%, observe avec intérêt ce rapprochement qui pourrait enfin redresser son partenaire nippon. Une chose est sûre : le moteur tourne, mais le chemin reste semé d’embûches.