L'édito de Marc Fiorentino

Petit à petit, les taux américains à long terme grimpent. 5 % sur le taux d'emprunt d’État à 30 ans, 4,65 % sur le taux d'emprunt à 10 ans, le taux de référence. En cause, une inflation américaine résiliente, un déficit public important, une dette qui continue à déraper, et l'anticipation des effets du programme de Trump.

Le mouvement de baisse des taux s'est arrêté. Aux États-Unis et en Grande-Bretagne, c'est l'événement marquant sur les marchés de ce début d'année, un événement qui risque d'impacter les marchés d'actions américains et la croissance américaine.

Les taux d'intérêt à long terme remontent alors qu'ils étaient en train de se dégonfler. Première raison : l'inflation. Sa baisse marque le pas aux États-Unis. La croissance forte de 2024 a provoqué une pression sur les taux d'intérêt. Deuxième raison : le financement de la dette, rendu complexe par des déficits publics flirtant avec des niveaux records, ce qui entraîne une envolée des besoins d'emprunts de l’État et donc une hausse des taux d'intérêt pour attirer les investisseurs.

Le "miracle" de la croissance américaine n'est pas totalement miraculeux. C'est une croissance "à crédit", où les dépenses sont alimentées par des emprunts massifs.

Les économistes craignent également une reflation liée au programme de Trump : les droits de douane renchériront le coût des importations, tandis que les baisses d'impôts et la dérégulation massive risquent d'accélérer la croissance dans certains secteurs, notamment les services, au prix d'une reprise de l'inflation.

La hausse des taux à long terme aux États-Unis n'est pas une bonne nouvelle, ni pour les États-Unis, ni pour le reste du monde. Elle alourdit le coût du crédit pour les ménages et les entreprises, ce qui pourrait freiner la croissance. Par ailleurs, cette hausse risque d'entraîner une remontée des taux d'intérêt dans d'autres pays.

Les prévisionnistes n'anticipent presque plus de baisses des taux par la Banque centrale américaine. Cependant, ils considèrent cette hausse comme conjoncturelle, liée à l'arrivée imminente de Trump et à des anticipations exagérées. Un ralentissement de l'économieaméricaine pourrait obliger la FED à réduire ses taux deux ou trois fois en 2025, ce qui reste une hypothèse plausible.

La valeur de la semaine - Pluxee

Pluxee a le vent en poupe cette semaine suite à la publication de son chiffre d'affaires du premier trimestre. Ce dernier affiche une croissance organique de +13,2% et s'établit à 289 M€. L'activité du groupe est portée par son segment Avantages aux salariés qui enregistre une hausse organique de +14,9%, grâce à la poursuite de l'acquisition de nouveaux clients. Le spécialiste des titres restaurant et cadeau répartit son activité sur deux pôles principaux : l'Europe Continentale (41,5% du CA) et l'Amérique Latine (38,8% du CA).

De plus, la présence en Amérique Latine devrait se renforcer, le groupe ayant signé un accord en vue de l'acquisition de Benefício Fácil, le leader des avantages salariés au Brésil. Pluxee prévoit de rester actif sur le front des fusions et acquisitions, notamment après le succès de l'acquisition de Cobee, finalisée en septembre 2024. Cette stratégie permettra au groupe de conquérir de nouveaux clients et constitue l'un des axes majeurs de son développement en Amérique Latine.

En termes de perspectives, Pluxee a confirmé son objectif de croissance organique à deux chiffres pour les exercices 2025 et 2026, ainsi que ses autres objectifs financiers. Cette publication a été bien accueillie par le marché, le titre enregistrant une progression de +17,5% sur la semaine.

Le secteur de la semaine - Pétroliers

Cette semaine, le secteur pétrolier est en plein essor. En effet, les premières estimations prévoient une année record pour le secteur : l’Agence Internationale de l'Energie anticipe des investissements dans le pétrole et le gaz atteignant environ 1 150 milliards de dollars, soit le niveau le plus élevé depuis 2018. Ces chiffres reflètent une prise de conscience des acteurs du secteur face à une transition écologique qui avance plus lentement que prévu. La récente nomination de Chris Wright, un entrepreneur spécialisé dans l’extraction d’hydrocarbures, au poste de secrétaire d’État à l’Énergie, renforce cette dynamique.

De plus, le fabricant de tubes sans soudure Vallourec a annoncé cette semaine, via un communiqué de presse, avoir atteint son objectif de dette nette nulle avec un an d’avance. Le groupe a réduit sa dette de 240 M€ au quatrième trimestre, notamment grâce à une cession stratégique et à la conjoncture favorable que traverse l’ensemble de l’industrie. Philippe Guillemot, PDG de Vallourec, a déclaré être prêt à accompagner les investissements de l’industrie en proposant des solutions pour améliorer la productivité.

Sur le marché, les valeurs françaises du secteur ont progressé cette semaine. Vallourec enregistre une hausse de +9,4%,  et Maurel & Prom et TotalEnergies affichent des croissances respectives de +6,9% et +2,9%, tandis qu'Esso recule de -0,3%.

Des nouvelles des USA...

NVIDIA au CES 2025 : un ordinateur miniature, une ambition colossale.

Lors du CES 2025, NVIDIA a dévoilé DIGITS, un ordinateur révolutionnaire, aussi compact qu’une console de jeu, mais 1 000 fois plus puissant qu’un PC classique. Destiné aux chercheurs et aux entreprises, ce concentré de technologie repose sur la nouvelle puce GB10 Grace Blackwell Superchip et promet de transformer le développement de l’intelligence artificielle. Affiché à partir de 3 000 dollars, il vise à démocratiser l’accès à une puissance de calcul jusqu’ici réservée aux centres de données, avec une disponibilité prévue pour mai 2025.

Mais DIGITS n’est pas qu’un produit phare. C’est une déclaration d’intention dans un marché en ébullition. Alors que NVIDIA a vu sa valorisation dépasser    1 300 milliards de dollars en 2024, son succès repose sur sa capacité à innover et à monétiser l’explosion de la demande en IA. Avec un marché de la puissance de calcul en pleine expansion, cette annonce est stratégique : elle renforce la position de NVIDIA non seulement comme leader technologique, mais aussi comme acteur financier incontournable, attirant entreprises et investisseurs cherchant à capitaliser sur la révolution de l’IA.

Avec une croissance de ses revenus liée à l’IA estimée à 47 % en 2025, DIGITS incarne cette stratégie : offrir aux entreprises un outil abordable maissurpuissant, tout en maintenant des marges élevées grâce à son écosystème logiciel intégré. Une initiative qui pourrait bien consolider le statut de NVIDIA en tant que pilier des marchés financiers et technologiques dans les années à venir.

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Les collines entourant Los Angeles sont en proie à des incendies d'une rare intensité, déjà responsables de plusieurs morts et de la destruction de plus de 3 000 hectares. Près de 7 500 pompiers sont mobilisés pour tenter de contenir les flammes, épaulés par des bombardiers d’eau et des hélicoptères. Pourtant, les vents violents et la chaleur écrasante rendent leurs efforts particulièrement complexes, tandis que plus de 120 000 habitants ont dû être évacuer en urgence.

Cette catastrophe met également en lumière des tensions politiques croissantes. Tandis que certains dénoncent une gestion insuffisante des zones à risque, d’autres réclament davantage de moyens pour les équipes de secours, déjà sous pression face à des feux toujours plus fréquents.

Sur les hauteurs de la ville, le contraste est saisissant : entre les collines calcinées et les lumières de Los Angeles, la lutte continue, dans l’attente d’une accalmie que seuls les pompiers semblent en mesure d’apporter.