L'édito de Marc Fiorentino
Si vous m’avez compris, c’est que je me suis mal exprimé. Cette phrase célèbre de l’ancien patron de la Banque centrale américaine, Alan Greenspan, pourrait être reprise par François Bayrou. Hier, sur les retraites, il a offert un exercice d’équilibrisme tel que personne ne sait aujourd’hui sur quel pied danser. Ce n’est pas une suspension ni une abrogation, mais la "recherche d’une voie de réforme nouvelle", ce qui semble pourtant indiquer que l’ancienne réforme va être enterrée. Pour ajouter à la confusion, François Bayrou a évoqué une consultation sans totem ni tabou, "pas même l’âge de la retraite". Résultat, tout est à refaire. Un conclave des partenaires sociaux va avoir trois mois pour proposer une "nouvelle réforme des retraites". Et pourtant, l’ancienne réforme n’était déjà pas suffisante pour équilibrer les comptes.
67 ans, c’est l’âge minimum de départ à la retraite nécessaire pour ramener les finances à l’équilibre. Cet allongement de la durée de travail devrait s’accompagner d’une hausse des cotisations et d’une baisse des pensions, sauf pour les plus défavorisés. Tout le monde sait que c’est la seule solution, une solution adoptée progressivement par les grandes économies mondiales. Pourtant, on persiste à croire que la France peut rester un village gaulois résistant, alors que ses finances publiques sont dans un état critique.
En attendant, on va suivre le Conclave des Retraites. Si vous voulez un aperçu de ce qui pourrait se passer, regardez le film "Conclave" (disponible en VOD). La presse résume bien l’ambiance : Le Parisien parle de "Bayrou, le contorsionniste", Libération de "Le verre à moitié bide", L’Opinion de "Un discours de politique très générale", L’Humanité titre "Retraites : Le Grand Bluff", et Les Échos évoquent "La stratégie du conclave". À l’international, le Financial Times mentionne en page intérieure "French PM vows to re-examine pension age", tandis que Bloomberg évoque des concessions pour passer le budget. Quant au Wall Street Journal, il n’y a rien. La France ne les intéresse plus.
La valeur dans le dur - Catana Group
Cette semaine, Catana Group affronte des vents contraires suite à la publication de son niveau d'activité du 1er trimestre 2024-2025. Le spécialiste des catamarans affiche un CA en baisse de -19%, à 37,8 M€, en raison du ralentissement du marché. En effet, après l'envolée du marché des catamarans suite au COVID, le ralentissement s'est révélé tout aussi violent dès l'exercice 2023-2024. Toutefois, grâce à la profondeur de son carnet de commandes, le groupe a conclu l'exercice précédent avec une croissance du CA de +10%. En conséquence, malgré les ajustements de production et la baisse des tarifs, la division bateaux affiche un CA T1 de 36 M€, soit une baisse de -19,7%.
Dans ce contexte de marché complexe, le groupe assure disposer "d'atouts forts" pour y faire face. Il met en avant la sortie du YOT 41, son nouveau modèle motonautique, son absence de stocks et sa position tarifaire plus agressive. Ainsi, Catana affirme que les taux de prise de commande lors des différents salons sont bien plus élevés que ceux de l'exercice précédent. De plus, le groupe inaugure son usine spécialisée sur le segment motonautique en mai alors que le marché est neuf fois supérieur à celui de la voile. Cependant, le titre évolue dans le rouge suite à cette publication avec une baisse de -12,8% du titre sur la semaine.
Le secteur de la semaine - Equipementiers
Cette semaine, le secteur des équipementiers a le vent en poupe, porté par des actualités récentes positives. Notamment Valeo, qui voit son titre augmenter de +12,0% suite à l'obtention du titre de "Global Lighthouse Factory" pour son usine de Shenzhen. Ce prix lui a été décerné grâce à son excellence manufacturière en termes de performances en matière de fabrication intelligente et de numérisation.
De plus, le groupe LISI affiche une hausse notable de +15,7% suite à l'annonce de l'agrandissement de son usine à Vignoux-sur-Barangeon. Cet agrandissement devrait créer une cinquantaine d'emplois, ce qui est remarquable dans un contexte où les plans de licenciement se multiplient.
Enfin, d'autres équipementiers, comme Forvia et Akwel, profitent de cet élan sectoriel, et leurs titres affichent des croissances respectives de +12,9% et de +2,6%.
Des nouvelles des USA...
Ce dimanche, 170 millions d’utilisateurs américains pourraient voir leur écran se teinter de noir, tandis que TikTok, pris dans un affrontement entre Washington et Pékin, joue sa dernière carte. Si ByteDance, sa maison mère chinoise, ne trouve pas de repreneur américain avant la date limite, l’application subira un bannissement progressif : disparition des app stores, fin des mises à jour, et obsolescence annoncée. Mais TikTok ne compte pas mourir à petit feu. Au contraire, la plateforme envisagerait une coupure brutale, accompagnée d’un écran noir et d’un message d’explication, dans une tentative ultime de mobiliser ses utilisateurs.
La justification officielle ? La sécurité nationale. Une notion admirable, surtout dans un pays où les données personnelles circulent déjà entre les mains de géants locaux. Mais derrière cette croisade se joue une pièce bien plus large : TikTok est devenu le symbole d’une guerre technologique et culturelle entre les deux superpuissances. Et les jeunes Américains, eux, ne comptent pas rester silencieux. Beaucoup migrent déjà vers RedNote, un réseau social… chinois. Tragédie numérique, bluff stratégique ou simple péripétie dans une série d’escalades géopolitiques ? Une chose est sûre : TikTok n’a jamais aussi bien incarné son rôle d’agitateur mondial.
© 123RF
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L'image de la semaine
Charlie Dalin, skipper français de 40 ans, a remporté la 10ᵉ édition du Vendée Globe en établissant un temps record de 64 jours, 19 heures, 22 minutes et 49 secondes, battant ainsi le précédent record de près de9 jours.
À bord de son IMOCA "MACIF Santé Prévoyance", Dalin a parcouru environ 27 668 milles nautiques, soit l’équivalent de 51 241 kilomètres à une vitesse moyenne de 32,95 km/h pour les marins d'eau douce.
Cette victoire est d’autant plus marquante que Dalin avait terminé deuxième lors de l’édition 2021. Son exploit met en lumière l'importance croissante de la technologie dans la course au large, avec des bateaux de nouvelle génération équipés de foils et de systèmes de navigation de pointe.
Cette performance confirme Charlie Dalin comme l’un des plus grands navigateurs de sa génération, repoussant les limites de l’endurance et de l’innovation.
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