L'édito de Marc Fiorentino

Nous assistons en direct à deux expériences économiques inédites. En Argentine, depuis un an. Aux États-Unis, à partir du 20 janvier en théorie, en pratique dès aujourd'hui. Des expériences radicales. Et l'Argentine affiche ses premiers résultats.

A la tronçonneuse, Javier Milei a réduit drastiquement les dépenses publiquesdepuis son arrivée au pouvoir. Moins de fonctionnaires, moins de couverture sociale, moins d'investissements publics, moins de retraites. Monsieur Moins a frappé fort. Très fort.

Dans son viseur, deux objectifs :

- réduire l'inflation

- réduire le déficit public pour diminuer un endettement chronique.

Mais cela s’est fait au détriment de la croissance à court terme. Résultat immédiat : explosion du nombre d'Argentins sous le seuil de pauvreté.

Cependant, des signes positifsapparaissent. La croissance a rebondi à 3,9 % au troisième trimestre, alors que l'Argentine était en récession. Certes, l'année 2024 devrait afficher une décroissance de 3,5 %, mais les prévisions pour 2025 dépassent 5 %. Spectaculaire.

Autres bonnes nouvelles : un surplus budgétaire, une première en dix ans, une baisse de l'inflation (10 % par mois contre 25 % en décembre 2023), une augmentation des salaires réels, et une baisse du chômage.

Le pari de Milei repose sur le ruissellement: avec une croissance relancée et une confiance accrue des investisseurs étrangers, il espère réduire la pauvreté. Pari risqué, mais suivi de près par des figures comme Trump et Elon Musk. Une expérience fascinante, à surveiller.

La valeur de la semaine - VusionGroup

Cette semaine, VusionGroup s’illustre par un nouveau succès outre-Atlantique. Le spécialiste des étiquettes électroniques a annoncé ce mercredi avoir été sélectionné par The Fresh Market pour digitaliser l’ensemble de ses magasins physiques. Le contrat prévoit le déploiement des solutions Vusion 360 sur les 166 points de vente du groupe. Ce projet inclut des étiquettes intelligentes, la solution d’intelligence artificielle Captana pour le monitoring des linéaires et la détection des ruptures, ainsi que le logiciel d’analyse de données Memory Store Analytics.

Ce partenariat marque une étape stratégique pour VusionGroup, car il s’agit du premier déploiement de la solution Vusion 360 aux États-Unis. Bien que la société soit déjà solidement implantée sur ce marché, le premier pour le groupe, grâce à son contrat majeur avec Walmart, leader mondial du secteur, cet accord renforce davantage sa présence outre-Atlantique.

Cette annonce intervient un peu plus d’un mois après la publication d’un chiffre d’affaires du troisième trimestre mitigé. En effet, bien que le groupe ait enregistré un chiffre d’affaires ajusté de 222,9 M€, en hausse de +22,1% par rapport au T3 2023, les performances de la division VAS ont déçu le marché, avec une baisse de -17% à 67 M€ sur les neuf premiers mois de l’année. L’annonce de ce partenariat a donc rassuré le marché, se traduisant par une hausse de +14,0% du cours de l’action sur la semaine.

Le secteur de la semaine - Matériaux

Cette semaine, les problématiques environnementales refont surface et impactent le secteur des matériaux en France. Imerys se trouve particulièrement sous pression en raison des difficultés liées à son projet de mine de lithium dans l’Allier. Malgré les critiques et l’opposition de divers acteurs, le groupe a confirmé son engagement dans ce projet, répondant point par point aux préoccupations soulevées. Sur le volet environnemental, Imerys affirme que son initiative est "suffisamment vertueuse pour justifier cet impact résiduel".

De son côté, Eramet fait face à une vive contestation émanant de politiciens sénégalais et d’entrepreneurs locaux, qui ont lancé une campagne d’alerte à propos de la mine itinérante exploitant les sables de Grande Côte. Cette annonce survient alors que le groupe avait déjà émis un warning sur sa production annuelle il y a un peu plus d’un mois.

Sur les marchés boursiers, les valeurs du secteur évoluent globalement à la baisse. Imerys enregistre un recul de -7,8%, Eramet de -5,4%, tandis que Vicat et Cogra affichent des baisses respectives de -0,3% et -2,4%.

Des nouvelles des USA...

Dans la Silicon Valley, certains codent, d'autres comptent, et Databricks excelle dans les deux. La start-up américaine vient de boucler une levée de fonds record de 10 milliards de dollars, propulsant sa valorisation à 62 milliards. Ce bond spectaculaire de près de 20 milliards en un an et demi fait de cette opération la plus grande levée privée de 2024, surpassant même OpenAI. Fondée en 2013 par des doctorants de l’Université de Berkeley, Databricks a commencé modestement lors d’un concours Netflix. Aujourd’hui, elle s’impose comme un acteur incontournable de l’intelligence artificielle et de la gestion de données.

Avec ce tour de table mené par Thrive Capital, soutenu par Andreessen Horowitz et d’autres investisseurs prestigieux, Databricks se prépare à frapper encore plus fort. Les fonds serviront à l’expansion internationale et au renforcement de ses outils d’intelligence artificielle. La société a déjà démontré son savoir-faire en rachetant MosaicML en 2022, ou en s’imposant auprès de clients tels que ToyotaAstraZeneca, ou Michelin. Son modèle d’IA « pragmatique », basé sur des données bien structurées, lui permet de croître à un rythme impressionnant de 60 % par an, tout en répondant à des besoins concrets et pressants des entreprises.

Dans un secteur où les chiffres explosent, Databricks prouve qu’elle ne se contente pas de suivre le mouvement : elle accélère.

L'instant vidéo

📈 Bilan des IPO 2024 sur BFM Business
 Cette semaine, notre associée Julia Bridger a pris le micro de Lorraine Goumot sur BFM Business pour revenir sur les moments forts des IPO de 2024. Une année où certaines introductions ont marqué les esprits par leur ambition et leurs performances.
 Merci à BFM Business pour cette opportunité de mettre en lumière ces succès prometteurs !

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Les réseaux d’information : force motrice ou talon d’Achille des entreprises ?Question corpo
Le top flop de la semaine 📈Top / flop
Le Pulse de la semaine dernière 🎯Le Pulse

L'image de la semaine

Les géants japonais Nissan et Honda, autrefois rivaux sur les routes, seraient en pourparlers pour créer une holding commune. L’objectif ? Faire face à la montée écrasante des constructeurs chinois dans le secteur de l’électrique.Avec une production combinée de 7,6 millions de véhicules par an, ce rapprochement les propulserait au troisième rang mondial, derrière Toyota et Volkswagen. Une ambition qui fait déjà frémir les marchés : l’action de Nissan a bondi de 23%, tandis que celle de Honda a reculé de 3% face aux incertitudes.

Si cette union promet des économies d’échelle et une mutualisation des technologies pour développer l’électrique et les logiciels embarqués, la réalité pourrait être plus cahoteuse. Nissan, affaibli par une crise profonde et des pertes en Chine et aux États-Unis, risque de peser sur Honda, dont la capitalisation est quatre fois supérieure. Les deux groupes, souvent concurrents sur les mêmes marchés, peinent déjà à s’imposer dans l’électrique, rendant leurs synergies peu évidentes. Alors, alliance stratégique ou mariage forcé ? En attendant, Renault, actionnaire de Nissan à hauteur de 35%, observe avec intérêt ce rapprochement qui pourrait enfin redresser son partenaire nippon. Une chose est sûre : le moteur tourne, mais le chemin reste semé d’embûches.

Cette semaine, le CAC Small et le CAC 40 évoluent à la baisse avec des performances respectives de -0,3% et -0,5% 

Top

La première place de ce top revient à Bilendi qui grimpe de +21,7% sur la semaine, suite à l'acquisition de Netquest. La société acquise est considérée comme un leader des technologies et des données pour les études de marché en Ibérie et en Amérique latine. Grâce à cette opération, la plus importante de son histoire, Bilendi vise à renforcer sa présence internationale en s'ouvrant à de nouvelles régions. Par ailleurs, le groupe a confirmé ses objectifs pour 2026 et prévoit désormais un CA 2024 de 90 M€ avec une marge d'EBITDA supérieure à 22%.

Cegedim réalise une hausse de +12,3% suite à la déconsolidation, effective depuis le 10 décembre, de leur filiale britannique INPS. Cette dernière s'est placée volontairement en administration judiciaire en raison de ses difficultés financières. De plus, le directeur délégué, Pierre Marucchi, a acquis 8309 actions du groupe à un prix unitaire de 13,4 €.

Amoeba progresse de +10,7% sur les sept derniers jours après la reconnaissance par l'autorité européenne de sécurité des aliments de l'efficacité et de l'absence de risque de l'AXPERA. C'est une solution biologique de protection des cultures pour lutter contre les maladies fongiques. Le groupe peut désormais effectuer une demande d'autorisation de mise sur le marché de ses produits, dernière étape avant la commercialisation

Flop

Cellectis ouvre ce flop avec une baisse de -15,5% sur les sept derniers jours. La biotech a annoncé la semaine dernière le tirage de la dernière tranche ("Tranche C") de 5 M€, dans le cadre d'un contrat de crédit d'un montant maximal de 40 M€ conclu avec la Banque Européenne d'Investissement (BEI). La condition de décaissement de la "Tranche C" était que la société émette plus de 600 000 bons de souscription d'actions au profit de la BEI.

Euroapi accuse un repli de -12,5% sur la semaine, après l’annonce de changements majeurs à sa direction. Le fabricant français de principes actifs a confirmé la démission de sa présidente, Viviane Monges, et de son directeur général, Ludwig de Mot, remplacés avec effet immédiat par Emmanuel Blin, nommé président du conseil, et David Seignolle, promu directeur général. Euroapi a néanmoins réaffirmé ses objectifs pour 2024, incluant une baisse des ventes comprise entre -8% et -11% et une marge d'EBITDA core située entre 4 % et 7%.

Lacroix recule de -6,1% cette semaine après être entré en négociations exclusives avec le groupe autrichien Swarco pour la cession de son segment City-Mobilité, annoncé le 22 mai 2024. Ce périmètre, représentant 27,3 M€ de chiffre d'affaires en 2023 et 122 salariés, pourrait être cédé d'ici le premier trimestre 2025, sous réserve du processus d'information-consultation des représentants du personnel.

Dans l’économie moderne, les réseaux d’information ne sont plus de simples canaux de transmission. Ils regroupent l’ensemble des flux de données numériques, des interactions sur les plateformes sociales aux transactions financières en temps réel, en passant par les infrastructures de communication globale. Ces réseaux constituent désormais des architectures invisibles mais essentielles, qui façonnent le pouvoir, influencent les comportements et redessinent les frontières entre influence et vulnérabilité.

Omniprésents et complexes, ils permettent aux entreprises de collecter, analyser et diffuser des informations à une échelle sans précédent. Ce maillage global offre une chance unique de comprendre les dynamiques des marchés, d’anticiper les évolutions et d’interagir directement avec des publics diversifiés. Mais leur force est aussi leur faiblesse : accélérateurs de succès, ils peuvent tout autant devenir des vecteurs de manipulation, des amplificateurs de désinformation ou des cibles pour des cyberattaques.

Comment, dans cet environnement hyperconnecté, tirer profit de ces outils tout en évitant leurs pièges ?

1. Les réseaux : une infrastructure stratégique sans égale

Les réseaux d’information modernes permettent aux entreprises d’être à la fois omniscientes et omniprésentes. Ils capturent les flux d’informations en temps réel et traduisent des données brutes en opportunités stratégiques. Qu’il s’agisse de capter des signaux faibles annonçant un basculement des habitudes de consommation ou d’interpréter les inflexions des politiques publiques, ces outils deviennent un prolongement naturel de la réflexion stratégique des entreprises.

Prenons le cas des plateformes d’e-commerce. Ces entreprises analysent en temps réel les comportements d’achat de leurs clients et adaptent leur offre en conséquence presque instantanément. Le résultat : des marges optimisées et une fidélité accrue. Mais les réseaux ne servent pas uniquement à collecter des données. Ils sont aussi des vitrines, des mégaphones qui amplifient l’image publique des entreprises.

Un discours bien calibré sur des sujets tels que l’innovation, la durabilité ou l’impact social peut transformer une entreprise en modèle de responsabilité. Ce n’est pas un hasard si des groupes mondiaux consacrent des ressources considérables à façonner leur récit. Dans un monde saturé d’informations, se démarquer n’est pas seulement un avantage : c’est une condition de survie.

Mais attention : cet outil puissant exige une gestion irréprochable. Mal maîtrisés, ces réseaux peuvent se transformer en véritables chausse-trappes…

2. Les failles d’un système hypertrophié

Si les réseaux d’information offrent de formidables opportunités, ils exposent également les entreprises à des dangers systémiques. Leurs forces sont aussi leurs faiblesses : leur rapidité, leur viralité, leur capacité à tout connecter. Ces qualités font des réseaux des terrains fertiles pour la désinformation.

Fake news et crises instantanées

Une rumeur soigneusement orchestrée, relayée par des algorithmes qui favorisent l’engagement, peut transformer une brèche en un gouffre. Ainsi, en novembre 2016, le groupe Vinci a été victime d'un faux communiqué annonçant une révision de ses comptes consolidés et le licenciement de son directeur financier. Cette « fake news » a entraîné une chute brutale du cours de l'action, perdant jusqu’à 18 % de sa valeur en quelques minutes, soit une baisse temporaire de près de 6 milliards d’euros de capitalisation boursière. Bien que Vinci a rapidement démenti ces informations, l’incident met en évidence la vulnérabilité des entreprises face à de telles manipulations.

La fragmentation des publics

Les réseaux amplifient une problématique majeure : la fragmentation des audiences. Là où les médias traditionnels véhiculaient une narration unifiée, les plateformes numériques éclatent les publics en segments distincts. Une entreprise peut ainsi séduire un groupe tout en s’aliénant un autre, générant incompréhensions et réactions contradictoires.

La récente mésaventure de Jaguar illustre parfaitement ce phénomène. En novembre 2024, la marque a lancé une refonte radicale de son identité, dévoilant un logo minimaliste et le slogan provocateur « Copy Nothing ». Destinée à moderniser son image et attirer une clientèle plus jeune, cette transformation a suscité un tollé parmi ses clients traditionnels. Certains ont qualifié la démarche de "trahison", tandis qu’Elon Musk, sur X (anciennement Twitter), a moqué la marque avec un commentaire cinglant : « Do you sell cars? » (« Vendez-vous des voitures ? »). Ce repositionnement, perçu par certains comme audacieux et par d’autres comme déconnecté, a mis en lumière les risques d’une communication mal alignée dans un écosystème où chaque audience interprète un message différemment.

Cyberattaques et déstabilisation

Les réseaux sont également des cibles privilégiées pour les cyberattaques. Les hackers exploitent leur porosité pour infiltrer des systèmes critiques ou diffuser de fausses informations, transformant les entreprises en champs de bataille numériques, souvent à leur insu.

3. Maîtriser l’immatériel : une nouvelle gouvernance des réseaux

Dans un environnement où l’information circule à une vitesse fulgurante, les entreprises doivent évoluer d’une approche réactive à une gouvernance proactive des réseaux d’information. Ces derniers, aussi critiques que la gestion financière ou la cybersécurité, représentent un levier stratégique incontournable.

Transparence et cohérence : premiers remparts contre les crises

La transparence est le premier rempart contre la désinformation. Une communication régulière, claire et cohérente permet de désamorcer les rumeurs avant qu’elles ne prennent de l’ampleur. Mais cette transparence ne suffit pas : elle doit être accompagnée d’une veille stratégique capable de détecter rapidement les signaux faibles et d’anticiper les crises potentielles.

Dans une de nos dernières question Corporate, nous avions analysé comment les réseaux sociaux peuvent influencer les marchés financiers et amplifier des dynamiques imprévues. Les plateformes, en raison de leur viralité, transforment des messages isolés en phénomènes de grande ampleur. Une veille stratégique sur ces canaux devient donc essentielle pour préserver la crédibilité des entreprises et limiter les effets négatifs.

Renforcer la résilience face aux perturbations numériques

La résilience face aux cyber-risques passe par des systèmes de protection robustes et une diversification des canaux d’information. Ne pas dépendre d’un nombre limité de plateformes réduit les risques de manipulation ou de coupure.

Éthique et responsabilité : des piliers incontournables

Enfin, une gouvernance efficace des réseaux d’information repose sur une éthique rigoureuse. Les entreprises doivent non seulement éviter de contribuer à la désinformation, mais aussi jouer un rôle actif en diffusant des informations fiables et vérifiées.

Dans un contexte où la confiance des investisseurs et des parties prenantes est précieuse, une gestion éthique de l’information devient un avantage compétitif. Une réputation ternie par une gestion douteuse des crises peut entraîner des répercussions durables, comme nous l’avions déjà illustré dans notre précédente publication.

Les réseaux : une nouvelle frontière à conquérir

Les réseaux d’information sont devenus bien plus qu’un outil : ils sont une extension de l’entreprise, un miroir de ses forces et de ses faiblesses. Maîtrisés, ils propulsent la stratégie et amplifient la réputation. Mal gérés, ils ouvrent la porte aux crises, parfois dévastatrices.

Les entreprises doivent apprendre à naviguer dans ces architectures complexes, en alliant technicité, transparence et responsabilité. La capacité à maîtriser ces réseaux n’est pas seulement un avantage compétitif : c’est une nécessité pour prospérer dans un monde où l’information est à la fois un bien précieux et une menace constante.

Cogelec est une entreprise vendéenne créée en 2000, spécialisée dans l’assemblage de solutions électroniques pour la gestion des accès aux logements collectifs. Concrètement, l’entreprise fabrique le système Vigik pour l’ouverture des portes d’immeubles (1 Vigik sur 2 en France a été mis au point par Cogelec). Elle est valorisée à environ 140 millions d’euros.

En complément des Vigik, Cogelec propose un système innovant d’ouverture des portes via une application mobile. Grâce à cette solution, les résidents peuvent ouvrir la porte de leur immeuble avec leur application et permettre l’accès à distance à des tiers. Cette innovation remplace le système de téléphones traditionnels souvent installés dans les appartements. Le coût de cette solution est de seulement 1 € par mois par client, contre 150 € pour un appareillage filaire classique, et le temps d’installation est également considérablement réduit.

L’entreprise est présente dans plusieurs pays européens, notamment en Allemagne, en Belgique, au Benelux et au Royaume-Uni. Elle emploie 330 collaborateurs, dont la grande majorité est basée à Mortagne-sur-Sèvre, à quelques kilomètres de Cholet.

La dernière innovation de Cogelec est la clé Kibolt, qui permet une gestion programmée des accès à différents espaces dans les bâtiments. Dans un premier temps, cette clé est destinée au personnel intervenant dans les immeubles. Par exemple, grâce à la clé Kibolt, une femme de ménage ne pourra entrer que sur des plages horaires prédéfinies. Ainsi, si son intervention débute habituellement à 14 h, elle ne pourra pas accéder aux locaux avant cet horaire. Cette solution garantit sécurité et simplicité pour les bailleurs sociaux, souvent confrontés à la gestion d’un grand nombre de clés.

En 2023, l’entreprise vendéenne a enregistré une croissance de plus de 10 % de son chiffre d'affaires, atteignant 66 millions d’euros. La croissance devrait être encore plus forte en 2024 (+12,7 % déjà sur les neuf premiers mois), et 2025 devrait également marquer une nouvelle année de forte expansion. Cette dynamique devrait se poursuivre dans les années à venir avec le lancement de la commercialisation de la clé Kibolt et l’accélération de l’expansion internationale. Cogelec bénéficie d’une situation financière solide, sans endettement, et affiche des marges élevées.

La valorisation ne nous semble pas excessive (10x l’EBITDA 2024), compte tenu des près de 10 % de marge opérationnelle attendue cette année, de la forte croissance prévue dans les prochaines années et du développement de l’activité à l’international, qui devrait rapidement devenir rentable.

L'édito de Marc Fiorentino

Fascinante. La hausse de la Bourse américaine est fascinante. Hier, tous les indices américains ont affiché de nouveaux records. Comme les géants de la tech américaine. Et pourtant j'ai toujours appris qu'en Bourse "les arbres ne montent pas jusqu'au ciel". Les arbres américains sont-ils tellement dopés qu'ils ne respectent pas cette règle ?
À la question : Qu'est-ce qui fait courir la Bourse américaine ? Je ne vois qu'une réponse : la confiance. Une confiance "à la Trump". Une confiance spectaculaire et même démesurée. Dans l'avenir de l'économie américaine. Dans l'avenir des entreprises américaines.

Pour la première fois hier, le Nasdaq a dépassé les 20 000 points. Soit une performance de 33,5% depuis le début de l'année. Tiré par les Nvidia en hausse de 180%, Alphabet (Google) en hausse de 40%, Meta en hausse de 73% et je pourrais continuer comme cela encore longtemps.
Aucun doute, c'est l'euphorie. Une euphorie alimentée par les perspectives de dérégulation et de politique ultra pro-business de Trump. Regardez ce chiffre : les États-Unis représentent maintenant plus de 70% de l'indice mondial des actions, le MSCI World. C'était... 30% dans les années 80 ! Et les prévisions des grandes banques internationales pour 2025 sont des hausses encore de 10 à 15%.

Exubérance irrationnelle ? Oui et non. Oui car les investisseurs sont tellement euphoriques qu'ils ne regardent plus les valorisations des entreprises américaines, des valorisations qui commencent à ressembler à celles de la fin des années 90 ou de 2007. Non, car les entreprises américaines affichent pour la plupart des bénéfices insolents et que Trump va tout faire pour que ça continue car il est obsédé par la hausse de la Bourse.

Alors ? Que faire ? Rester investi. Tout en étant prudent. En attendant, la Bourse américaine flambe par excès de confiance et la Bourse française accumule son retard par manque de confiance. C'est cruel.

La valeur de la semaine - Moulinvest

Cette semaine, Moulinvest voit son titre augmenter de +18,0% suite à la publication de ses résultats annuels. Pour rappel le titre avait fortement diminué après l'annonce de la baisse du chiffre d'affaires de l'exercice à la fin novembre. En effet, l’activité du groupe s’est dégradée avec un CA en recul de -9,4%, à 91,4 M€, impacté par un effet prix défavorable.

L’activité Bois Construction, qui représente 47,6 % du CA total, est restée stable (+0,1 %) par rapport à l’exercice clos le 31/08/2023, malgré une hausse des volumes commercialisés de +13%. En revanche, le pôle Bois Énergie a subi un recul marqué de -19,8%, à 26 M€, en raison d’un effet prix défavorable et de conditions climatiques exceptionnelles. Par ailleurs, la baisse des prix de vente des bois sciés et du granulé a fortement pesé sur la rentabilité, avec un EBITDA consolidé qui s’établit à 10,7 M€, soit une chute de -56,4% par rapport à 2023.

Toutefois, le groupe est parvenu à préserver sa trésorerie sans augmenter son endettement, grâce à une gestion efficace du besoin en fonds de roulement. La réduction des niveaux de stocks et de l’encours clients a permis de dégager 5,9 M€, contre un besoin de 12,3 M€ en 2023. La trésorerie nette s’établit à 30,9 M€, enregistrant une légère baisse de -0,7 M€. Cette solidité financière permet à Moulinvest de verser un dividende de 0,17 € par action, malgré un contexte économique dégradé.

Côté perspectives, Moulinvest prévoit une reprise de la croissance de son activité, soutenue par un contexte de désinflation et un assouplissement des politiques monétaires. Le groupe se dit « idéalement positionné » pour répondre à un marché en forte mutation et pour s’adapter à la transition énergétique ainsi qu’aux enjeux liés au changement climatique.

Le secteur de la semaine - Equipementiers

Le secteur des équipementiers montre des signes de reprise cette semaine, après une année particulièrement difficile. En particulier, Figeac Aero a publié ses résultats semestriels, qui affichent une performance solide. Sur le premier semestre 2024/2025, l’équipementier aéronautique a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de +10,3%, atteignant 200,0 M€. La rentabilité s’est également améliorée, avec une marge d’EBITDA courant à 12,9%, soit une progression de +190bps. Le groupe a confirmé ses objectifs de croissance et a relevé son objectif de Free Cash Flows à une fourchette comprise entre 30 et 35 M€, contre une estimation initiale de 20 à 28 M€.

Par ailleurs, Valeo a annoncé cette semaine un partenariat stratégique avec ams OSRAM, leader mondial dans le domaine des capteurs et émetteurs intelligents. Cette collaboration repose sur la technologie Open System Protocol, qui vise à améliorer l’éclairage des habitacles automobiles grâce à des LED intelligentes. Ce système offre une grande adaptabilité et de nombreuses possibilités de personnalisation, répondant ainsi aux besoins croissants des utilisateurs.

En bourse, les valeurs du secteur évoluent à la hausse après avoir traversé plusieurs mois de fortes baisses. Figeac Aero a progressé de +5,0%, Valeo a enregistré une hausse de +10,3%, Forvia a gagné +8,4% et Akwel a vu son titre augmenter de +5,3%.

Des nouvelles des Etats Unis... 

Google vient de frapper un grand coup dans l’arène de l’informatique quantique en dévoilant Willow, sa nouvelle puce quantique de 105 qubits. Ce petit bijou technologique ne se contente pas d’établir de nouveaux records, il redéfinit la donne. Selon les experts, Willow a réussi en moins de cinq minutes un calcul qui aurait pris 10 septillions d’années – oui, vous avez bien lu – au supercalculateur le plus puissant d’aujourd’hui.

Ce n’est pas une première pour Google, déjà pionnier dans la "suprématie quantique" avec son processeur Sycamore en 2019. Mais Willow marque une avancée décisive, grâce à une réduction significative des taux d’erreurs et une vitesse incomparable. En clair, Willow fait passer la théorie à la pratique.

Les implications sont vertigineuses. Dans un avenir pas si lointain, ces machines pourraient révolutionner des secteurs entiers : simulation moléculaire pour la recherche pharmaceutique, optimisation logistique, cryptographie infaillible, ou encore accélération des modèles d’intelligence artificielle. Et bien sûr, comme pour tout progrès technologique majeur, on murmure déjà que cela bouleversera les équilibres économiques et géopolitiques.

L’annonce a aussi fait bondir Wall Street : l’action Alphabet, maison mère de Google, a grimpé de 10%, propulsant sa capitalisation au-delà des 2 360 milliards de dollars. Une embellie qui témoigne de la confiance des investisseurs dans ce qui pourrait être l’une des plus grandes révolutions numériques du siècle.

Alors, sommes-nous au seuil de l’ère quantique ? Peut-être pas encore, mais Willow est un pas de géant. Google n’a pas juste levé un voile sur l’avenir, il l’a pratiquement déchiré.

L'instant vidéo

💧 L’interview du dirigeant – BIO-UV Group

Et si l’avenir de l’eau passait par Bio-UV Group ? Depuis 2000, cette entreprise révolutionne le traitement de l’eau sans chimie, sur terre comme en mer.
Sous la direction de Laurent-Emmanuel Migeon depuis 2023, le groupe continue d’innover pour relever les défis de demain, entre performance, durabilité et leadership technologique.

Une vision d’avenir à découvrir. 🌟

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L'image de la semaine

Après cinq ans de silence imposé par les flammes, Notre-Dame de Paris a rouvert ses portes samedi dernier, retrouvant sa splendeur gothique et son rôle spirituel. Une cérémonie grandiose, à la hauteur du monument, avec tout ce que la scène internationale compte de dignitaires : Emmanuel Macron, prince William, Volodymyr Zelensky, et même Donald Trump, rassemblés sous les voûtes majestueuses comme pour sanctifier une nouvelle ère.

Le chantier, mené en un temps record de cinq ans, a mobilisé près de 850 millions d’euros, généreusement offerts par 340 000 donateurs du monde entier. Une démonstration éclatante de ce que la solidarité peut accomplir lorsqu’un monument universel est en jeu. 

À l’intérieur, le grand orgue a donné le ton, vibrant à travers les colonnes comme pour marquer la victoire sur le temps et les tragédies. La lumière dansante sur la pierre claire semblait presque célébrer cette renaissance. Pour certains, c’était un moment spirituel ; pour d’autres, un rappel du génie humain capable de surmonter l’irréparable.

Dans son discours, Emmanuel Macron a salué cette "œuvre du siècle", symbole d’unité nationale en des temps où elle est précieuse. Mais on ne pouvait ignorer la subtile mise en scène : un message à la fois pour la France et pour le monde, que rien, pas même les flammes, ne saurait anéantir ce qui fait l’âme d’un peuple. Une leçon de résilience, gravée à nouveau dans les pierres immortelles de Notre-Dame.

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Cette semaine, le CAC Small et le CAC évoluent à la hausse avec des performances respectives de +2,3% et +1,6%. 

Top

Memscap prend la tête du top cette semaine, enregistrant une impressionnante hausse de +43,5% sur les sept derniers jours. Cette performance est portée par l'annonce, faite la semaine dernière, d'un programme de rachat d'actions qui vient soutenir le cours de l'entreprise. Le programme prévoit l'acquisition d'actions à un prix unitaire maximum de 20 € (avec un cours actuel légèrement en dessous des 5 €), pour un montant maximal de 500 K€ et un nombre maximum d'actions acquises qui ne doit pas excéder 10 % du capital. Lancée le 4 décembre, cette initiative se poursuivra jusqu'au 31 mars 2025.

Derichebourg progresse de +15,3% sur la semaine suite au lancement de son programme de rachat d'actions. Le groupe a confié à un prestataire de services la tâche de racheter un maximum de 1 593 974 titres, soit 1% de son capital, dans l'objectif d'annuler les titres rachetés. L'opération a débuté hier et se terminera le 30 juin prochain.

GL Events enregistre une hausse hebdomadaire de +12,0% à la suite de l'annonce de son entrée en négociation exclusive avec l'État pour la concession du Stade de France. En effet, le consortium Vinci-Bouygues perdra son mandat le 4 août prochain, et l'État, propriétaire du stade, cherche un remplaçant pour les trente prochaines années. Le groupe d'événementiel, qui s'est distingué lors des Jeux de Paris, bénéficie également du soutien de la FFR, l'un des principaux utilisateurs du stade.

Flop

Euroapi ouvre ce flop avec une baisse de -23,8% sur les sept derniers jours, après l’annonce de changements majeurs à sa direction. Le fabricant français de principes actifs a confirmé la démission de sa présidente, Viviane Monges, et de son directeur général, Ludwig de Mot, remplacés avec effet immédiat par Emmanuel Blin, nommé président du conseil, et David Seignolle, promu directeur général.

Euroapi a néanmoins réaffirmé ses objectifs pour 2024, incluant une baisse des ventes comprise entre -8% et -11% et une marge d'EBITDA core située entre 4 % et 7%.

Le groupe LDLC accuse un repli de -9,5% sur la semaine, après avoir été victime d'une fuite de données clients. Toutefois, les informations concernées ne sont ni financières ni sensibles, selon le distributeur de matériel informatique et multimédia. Les mesures nécessaires pour renforcer la sécurité de l'entreprise ont été prises par les experts et les partenaires en sécurité. Medincell recule de -6,7% cette semaine après la publication de ses résultats semestriels. Pour le premier semestre 2024/2025, le chiffre d'affaires atteint 8,6 M€, contre 6,9 M€ un an plus tôt. Cependant, la société enregistre une perte nette de -14,6 M€, contre -8,2 M€ l'an dernier. La perte opérationnelle s'élève à -7,5 M€, en amélioration par rapport à -8,9 M€ précédemment

Le marché des systèmes de stockage d’énergie par batteries (BESS) connaît une dynamique sans précédent tant en Europe que dans le monde. Cette dernières est portée par des facteurs majeurs tels que l’intégration des énergies renouvelables, les avancées technologiques, les politiques de soutien et des investissements massifs. Ce secteur s’est particulièrement développé ces trois dernières années, alors que le conflit en Ukraine a mis en lumière l’urgence de renforcer la sécurité de l’approvisionnement énergétique. En combinant stockage d’énergie et production renouvelable, les BESS s’imposent comme une solution stratégique face aux enjeux croisés de sécurité énergétique, de coût et de durabilité.

Un marché en forte croissance soutenu par la transition énergétique

Le secteur des systèmes de stockage d’énergie par batteries connaît une croissance exponentielle, portée par la nécessité de décarboner l'économie et de stabiliser les réseaux électriques. Selon les dernières études, ce marché pourrait atteindre plus de 120 milliards de dollars d’ici 2030, avec un taux de croissance annuel moyen supérieur à 25 % sur la période 2023-2030. 

Prévisions et scénarios de développement en Europe Le graphique ci-dessous illustre les différents scénarios de capacité installée annuelle en Europe entre 2024 et 2028, avec des projections atteignant jusqu’à 135 GWh en 2028 selon le scénario le plus optimiste.

SCÉNARIOS DE CAPACITÉ ANNUELLE INSTALLÉE DE STOCKAGE DE BATTERIES 2023-2028 en Gwh

Source : SolarPower Europe 2024, Euroland Corporate

Acteurs majeurs et nouveaux entrants

Ce secteur dynamique et dont les perspectives sembles excellentes a attiré de nombreuses sociétés rendant le marché mondial des BESS de plus en plus concurrentiel. En 2023, Tesla a détrôné Sungrow pour devenir le premier producteur mondial de systèmes de stockage par batteries. La part combinée des cinq principaux intégrateurs mondiaux est passée de 62 % en 2022 à 47 % en 2023, marquant une fragmentation croissante du marché.

L'ascension des acteurs chinois

La montée en puissance des entreprises chinoises a profondément transformé la dynamique mondiale : six des dix premiers fournisseurs mondiaux sont désormais basés en Chine. On retrouve des noms comme CATL, BYD et LG Energy Solution. Ces acteurs, dominants sur leur marché national, ont également déployé la plus grande capacité de stockage au monde en 2023.

Une concentration accrue en Europe En Europe, la tendance est inverse : le marché se concentre autour de Nidec, Tesla et BYD, qui détiennent désormais 68 % des parts de marché, soit une progression de 26 % par rapport à 2022. Cette consolidation reflète une préférence accrue pour des solutions intégrées et fiables, renforçant la position de ces leaders sur le continent.

Tesla, un leader mondial incontesté En Amérique du Nord, Tesla, Sungrow et Fluence dominent le marché, représentant 72 % des parts régionales en 2023. La performance de Tesla est particulièrement remarquable, avec une croissance de 60 % de sa part de marché annuelle.

Tesla bénéficie d’une intégration complète de ses opérations, de la fabrication des équipements à la maintenance des systèmes, lui conférant un avantage concurrentiel unique. L’usine Megapack de Lathrop, en Californie, a joué un rôle clé dans l’augmentation de ses capacités de production.

Les perspectives de Tesla restent solides, notamment avec l’ouverture prochaine de la Megafactory de Shanghai, qui commencera à livrer ses premiers Megapacks dès le premier trimestre 2025.

Conclusion : Les BESS s’affirment aujourd’hui comme un pilier essentiel de la transition énergétique. Porté par une dynamique de croissance exceptionnelle, le secteur continue d’attirer de nouveaux acteurs désireux de prendre leur part d’un marché en pleine expansion. Toutefois, Tesla conserve une longueur d’avance, consolidant sa position de leader mondial grâce à son intégration verticale et sa capacité à innover.

Dans une intéressante étude sur les décrochages boursiers datant du 14 novembre 2024, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) met en lumière des variations exceptionnelles enregistrées sur certaines valeurs du CAC40 en 2023, comme celles d’Alstom (-37,6 % sur la seule journée du 5 octobre 2023) et Worldline (-59,2 % le 25 octobre 2023). Ces événements, bien que finalement assez rares, révèlent des phénomènes récurrents et préoccupants pour les entreprises cotées.

L’analyse de l’AMF met ainsi en évidence plusieurs caractéristiques clés de ces décrochages boursiers qui méritent l’attention des émetteurs.

Un lien évident entre publication et décrochage

Dans un premier temps, l’AMF identifie les publications de résultats comme la principale cause des décrochages boursiers, représentant 59 % des événements extrêmes observés entre 2013 et 2023. En 2023, la quasi-totalité des 10 plus mauvaises variations boursières a été directement liée à des annonces financières.

Pour les sociétés cotées, cela signifie que chaque annonce doit être méticuleusement préparée, avec une attention particulière portée à la gestion des attentes des investisseurs.

Par ailleurs, les variations à la baisse sont souvent accompagnées par une absence de réversion des prix dans les jours qui suivent, contrairement à des phases de correction antérieures où les cours rebondissaient progressivement après un choc initial. Ainsi, la moyenne des dix pires variations annuelles du CAC40 depuis 2018 indique que les prix ne se redressent pas au-delà de J+10 après l’événement, traduisant une correction durable des valorisations par le marché. Cette observation souligne l’importance pour les sociétés cotées d’anticiper l’impact à long terme de la divulgation de « mauvaises nouvelles ».

Une coordination entre les départements financiers et de communication de l’émetteur devient essentielle pour s’assurer que les messages stratégiques atténuent les impacts potentiels de nouvelles moins favorables. Le rapport cite notamment Alstom qui a connu deux décrochages successifs en 2023, illustrant l’importance de clarifier les implications de mesures mises en œuvre par l’émetteur (comme une augmentation de capital) et de rassurer le marché sur les perspectives à moyen terme de l’entreprise.

Quelle réaction des investisseurs selon leur typologie ?

Un autre enseignement majeur du rapport de l’AMF concerne la réaction des investisseurs face aux décrochages en fonction de leur typologie.

Les sociétés de gestion jouent un rôle clé dans la persistance des baisses, adoptant des positions nettes vendeuses significatives dès le 1er jour des chocs et poursuivant cette tendance au moins sur les 15 jours suivants.

À l’inverse, les investisseurs particuliers, bien que minoritaires, sont souvent les premiers à renforcer leurs positions à l’achat lors des décrochages. Ces dynamiques complexes mettent en évidence la nécessité d’un dialogue proactif avec les différentes catégories d’investisseurs pour anticiper leurs réactions et ajuster les stratégies de communication.

Le short selling et son impact

Bien que les positions courtes nettes (« short selling ») n’ont pas été identifiées par l’AMF comme une des causes essentielles des décrochages, leur renforcement post-choc contribue à la persistance des baisses, traduisant la défiance prolongée de certains investisseurs. L’analyse de l’AMF souligne que ces positions ont tendance à augmenter jusqu’à 2 % du capital en moyenne dans les 40 jours suivant un décrochage. Dans cette optique, les entreprises doivent surveiller attentivement l’évolution de ces positions et ajuster leurs stratégies de communication pour rétablir la confiance.

Des valorisations trop élevées ?

Un facteur sous-jacent aux décrochages réside également dans les niveaux historiquement élevés de valorisation. En 2023, les ratios cours/bénéfices des entreprises françaises atteignaient des sommets, augmentant la sensibilité du marché aux « mauvaises nouvelles ». Cette réalité s’accompagne d’une polarisation croissante des indices, où un petit groupe de valeurs dominantes, comme les "Granolas" en Europe (Gsk, Roche, Asml, Nestlé, Novartis, Novo Nordisk, L’Oréal, Lvmh, Astrazeneca, Sap et Sanofi), capte une part disproportionnée des gains, laissant d’autres titres plus vulnérables et soumis aux corrections sévères.

Acteur majeur du marketing digital en France, Dékuple (ex ADLPartner) est un groupe familial à suivre de près. Fin 2020, la société a entamé son plan stratégique quinquennal «Ambition 2025» avec pour objectif de devenir un leader européen du marketing de données. Le groupe bâtit ainsi son projet autour de la croissance organique de ses activités ainsi que d’acquisitions stratégiques comme Converteo, Reech, Brainsonic ou encore GUD.berlin. Fort de son positionnement unique sur le marché en plein essor de l’exploitation des données marketing et doté d’une expertise technologique différenciante, Dékuple a depuis lors considérablement amélioré ses fondamentaux et enregistré une croissance soutenue de son chiffre d’affaires (TCAM 2020-2023: +12,7%). 

Un virage vers le marketing digital réussi

Dékuple a su capitaliser sur son héritage historique (marketing par abonnement presse) pour se transformer et devenir un acteur agile, présent sur différents segments d’activité (marketing digital, conseil, assurances). Avant d’entamer sa transition vers le marketing digital, le groupe affichait une croissance molle (TCAM 2014-2020 +2,8%). La croissance s’est ensuite nettement accélérée entre 2020 et 2023 avec un TCAM de +12,7% sur la période (CA 2023 proche de 200 M€). Nous estimons que Dékuple pourrait atteindre un niveau de chiffre d’affaires proche des 250 M€ à horizon 2025.

Une politique de croissance externe judicieuse

La croissance externe joue un rôle important dans le développement de Dékuple. Avec des acquisitions telles que Converteo (cabinet de conseil en transformation digitale), l’actuel fer de lance de la croissance du groupe, Brainsonic (marketing d’engagement), Reech (marketing d’influence) ou encore GUD.berlin plus récemment, Dékuple a su diversifier son offre et étoffer son expertise technologique (notamment en termes d’IA et d’analyse de données). Avec 19,2 M€ de trésorerie nette (ex IFRS 16) au terme de l’exercice 2023, Dékuple continue de disposer d’une puissance de feu conséquente pour financer ses prochaines acquisitions.

Des relais de croissance en nombre

Si les activités  BtoC (abonnements presse magazine) devraient connaitre quelques turbulences du fait du déclin structurel de la presse papier, le groupe dispose de catalyseurs forts. Sur le BtoB (marketing digital conseil en transformation numérique), la croissance des activités permet à la société de dégager des FCF largement positifs.

Sur le long terme, la société se positionne sur des secteurs porteurs (marketing digital, conseil en data & technologies, etc.) et compte bien intégrer les innovations liées à l’intelligence artificielle et à l’exploitation des données ‘first-party’. Avec la disparition progressive du marketing basée sur les cookies-tiers et la data ‘third party’, la société se place en figure de proue de la tendance. En outre, l’exposition à une clientèle retail dans un contexte de reprise de pouvoir d’achat et de ralentissement de l’inflation devrait permettre à Dékuple de se dégager une place parmi les leaders européens du marketing de données.

Enfin, la montée en puissance du marketing digital dans le mix de Dékuple (63% au S1 2024 vs 31% en 2019) devrait avoir un effet positif sur les marges du groupe

Une valorisation toujours abordable

Avec un cours en hausse de plus de 25%, le titre affiche une excellente performance depuis le début de l’année. Actuellement valorisé 11x PER 2025e, le titre affiche un niveau de valorisation toujours accessible qui laisse selon nous de l’upside au titre.

L'édito de Marc Fiorentino

Une bien triste journée pour la France. Que dire ? C'est la question que je me suis posée avant de commencer cette newsletter. Les premiers mots qui me sont venus à l'esprit sont : colèreécœurementirresponsabilité. Mais je vais éviter de parler politique et me cantonner à mon champ de (relative) compétence. Je ne vais donc évoquer que l'impact de la chute du gouvernement sur l'économie, les marchés et les placements.

Nous voilà sans gouvernement. Nous voilà revenus à l'instabilité de la IVème République. Nous venons de prouver que notre 5ᵉ République n'est pas un régime parlementaire et que le Parlement ne peut pas diriger la France. Pour diriger la France, il faut donc un Président fort avec une majorité à l'Assemblée. On va donc normalement vers des législatives en juin 2025. Et peut-être même des présidentielles.

Et d’ici là ? Le budget 2024 va être reconduit par une loi spéciale. Cette loi pourrait permettre d'indexer, comme chaque année, le barème de l’impôt sur le revenu pour éviter une hausse d'impôts pour des millions de ménages. Et puis c'est tout. Le prochain gouvernement ne pourra plus qu'expédier les affaires courantes. Pas de réformes. Pas d'initiatives. Pas de réductions des dépenses publiques.

Quel impact financier ? Avec un budget reconduit en l'état, on verra une légère baisse du déficit, loin cependant des objectifs européens. On peut anticiper un écart de taux avec l'Allemagne, mais pas de "crise financière". Nous continuons de bénéficier du Dôme de fer de l'euro, grâce à l'Allemagne et à l'Europe.

Pour l'économie, par contre, c'est une catastrophe. Une économie déjà affaiblie est désormais à l'arrêt total. La croissance va chuter, avec des conséquences sur le chômage et les déficits.

Et pour vos placements ? Le paradoxe est que, faute de budget, le délire fiscal prévu – taxation exceptionnelle, hausse du PFU – n’aura pas lieu. Plutôt une bonne nouvelle pour les épargnants. Les taux continueront à baisser en zone euro, mais la France paiera un peu plus cher que l'Allemagne. En revanche, les entreprises françaises dépendantes du marché intérieur seront sous pression en Bourse.

Une période d’attentisme, donc. Et d’incertitude. Je ne peux m’empêcher de conclure avec cette phrase d’Audiard dans Les Tontons Flingueurs : "Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît."

La valeur dans le dur - Wavestone

Cette semaine, Wavestone, cabinet de conseil spécialisé dans la transformation des entreprises décroche de -11,6% en bourse. Alors que la société a vu son résultat net progresser de +19% (27,2 M€) et son résultat opérationnel récurrent augmenter de +26% (46,4 M€) au premier semestre 2024/25, sa marge opérationnelle récurrente a reculé à 10,1% (contre 13,3% un an plus tôt). Cette baisse est, notamment, attribuable aux coûts d’intégration liés aux acquisitions de Q_Perior (Allemagne) et Aspirant Consulting (États-Unis), ainsi qu’à l’événement "Together as One".

Le chiffre d'affaires atteint 457,8 M€, en hausse de +65%, dont +1% à périmètre constant.  Toujours à périmètre constant, le taux d'activité s'élève à 72% et le prix de vente moyen à 898€, bien que les prix aient légèrement baissé en été. Wavestone déclare dans son communiqué que l'environnement reste difficile et marqué par une demande de conseil inférieure aux attentes et une concurrence accrue.

Face à ces défis, Wavestone révise ses objectifs annuels à la baisse : un chiffre d'affaires stable par rapport aux 943,8 M€ pro forma 2023/24, contre une croissance initialement prévue entre 3% et 5%, et une marge opérationnelle récurrente à 12,5% (contre plus de 13% initialement). La visibilité sur le quatrième trimestre reste limitée, ce qui pourrait affecter le début d'année 2025.

Le secteur de la semaine - Electronique

Le secteur de l'électronique a le vent en poupe cette semaine, avec des actualités positives pour des acteurs majeurs de notre échantillon. Tout d'abord, Quadient a annoncé un partenariat avec Avaloq, un leader mondial des technologies de gestion bancaire. Plus précisément, c'est sa technologie de gestion des communications client, « Quadient Inspire », qui va être vendue aux clients d'Avaloq. Pour rappel, ce nouveau partenariat intervient une semaine après la publication de leur chiffre d'affaires du troisième trimestre, marquant une croissance organique de +0,3%.

De plus, mercredi, X-FAB Silicon a publié un communiqué de presse annonçant des objectifs de chiffre d'affaires de 1,5 milliard de dollars pour 2030, avec une marge d'EBITDA de 35%. Le groupe prévoit également des chiffres ambitieux pour 2026, avec un chiffre d'affaires de 1,05 milliard et une marge d'EBITDA de 30%. À titre de comparaison, les objectifs de cette année, en date d'octobre, sont fixés entre 822 et 832 M$ de chiffre d'affaires, avec une marge d'EBITDA de 23,4% à 24%. Côté bourse, ces informations ont été bien accueillies par le marché. Quadient a progressé de +0,9%, tandis que X-FAB Silicon a affiché une croissance impressionnante de +14,5%. De son côté, Ekinops a enregistré une hausse de +3,0%. Enfin, Memscap a vu son titre augmenter de +10,9% après l'annonce du lancement de son programme de rachat d'actions.

Des nouvelles des Etats Unis...

Stellantis et Carlos Tavares, c’est fini. Oui, le chef d’orchestre qui a fait fusionner PSA et Fiat Chrysler, transformant deux éléphants boiteux en un mammouth de l’automobile, quitte la scène plus tôt que prévu, poussé par un conseil d’administration fatigué de ses méthodes et des résultats en berne. Son mandat, prévu jusqu’en 2026, n’aura pas résisté à l’urgence de redresser la barre.

Les ventes aux États-Unis se sont effondrées, les stocks de véhicules invendus ont explosé, et les choix de Tavares, favorisant le Brésil et le Mexique au détriment des usines de Detroit, ont aggravé les tensions. Avec le retour de Donald Trump et son opposition farouche aux constructeurs étrangers, Stellantis a jugé qu’une rupture était inévitable. L’absence de Tavares sur la scène américaine, combinée à des choix industriels mal perçus localement, a fragilisé la position du groupe. John Elkann, héritier des Agnelli, reprend temporairement la barre pour rétablir la stabilité et négocier un avenir incertain.

Tavares quitte Stellantis avec un bilan contrasté : un bâtisseur audacieux, mais rattrapé par une gestion autoritaire et des erreurs stratégiques dans un contexte international de plus en plus tendu. Une sortie à son image : brutale et spectaculaire, dans une industrie où la moindre faille peut coûter cher.

L'instant vidéo

L’histoire de Netgem, c’est celle d’une transformation audacieuse. De pionnier des box internet, le groupe a opéré un pivot stratégique en 2020 pour se recentrer sur sa plateforme Netgem.tv. Résultat ? Plus de 677 000 abonnés en Europe et une croissance des revenus récurrents de +55 % en 2023. 🔑

Quelques chiffres qui parlent d’eux-mêmes :

Ce qui change la donne : Un modèle désormais basé sur des revenus récurrents et une stratégie de croissance externe ambitieuse. Mais surtout, une capacité à s’imposer comme un acteur incontournable dans un marché ultra-compétitif. Et qui de mieux pour vous présenter cette success story que notre analyste Renan Kerourio ? Découvrez son analyse dans cette vidéo 🎥 

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L'image de la semaine

La Corée du Sud a frôlé l’abîme cette semaine, avec un président conservateur, Yoon Suk-yeol, qui, au nom de la "démocratie", a suspendu... la démocratie. Prétextant une menace vague contre l’ordre constitutionnel, il a proclamé la loi martiale, interdit manifestations et grèves, et placé les médias sous contrôle militaire. Un acte aussi théâtral qu’autoritaire, dans un pays qui se targue d’avoir tourné la page de l’autoritarisme il y a des décennies.

Le coup de force a pourtant fait long feu. Des députés ont bravé les interdictions pour voter en pleine nuit la levée de cette loi martiale. Les militaires, déboussolés, se sont retirés, et Yoon a dû capituler dans une allocution qui peinait à masquer l’ampleur de sa déroute. Même son propre camp l’accuse désormais d’avoir franchi une ligne rouge, tandis que l’opposition l’accuse de saboter la République pour sauver sa présidence.

Ce fiasco est un sérieux rappel que la démocratie, même dans ses bastions, n’est jamais acquise. En voulant se poser en défenseur de l’ordre, Yoon a révélé son isolement et son mépris des institutions. La Corée du Sud, qui se croyait à l’abri de telles dérives, a désormais un président fragilisé, une opposition galvanisée et une confiance démocratique ébranlée. Un coup pour rien, mais un avertissement pour tous.

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