Le pulse de la semaine

Par le bureau de recherche d'Euroland Corporate
18 octobre 2024

L'édito de Marc Fiorentino

Échec et succès des nations. Le Prix Nobel d’Économie. Décerné à trois chercheurs. Deux chercheurs du MIT et un chercheur de l'Université de Chicago. Daron Acemoglu, James Robinson et Simon Johnson. Pour les réponses à une question qui était le titre de leur livre publié en 2013 : "Why nations fail ?".

"The Origins of Power, Prosperity and Poverty". Le titre en français : "Prospérité, puissance et pauvreté : Pourquoi certains pays réussissent mieux que d'autres ?". C'est la question que se posent depuis plusieurs décennies ces trois chercheurs. Et ils ont reçu le Prix Nobel d’Économie pour leurs réponses à cette question fondamentale.

C’est un Nobel d’économie qui surprend car il s'intéresse moins que de nombreux Nobel et de nombreux chercheurs aux marchés, aux mouvements de capitaux et à leur impact sur l'économie. Non, ici il s'agit de trouver les "recettes du succès" des pays qui ont réussi, et les raisons des échecs, qui ont pu mener à la disparition de certains pays, empires ou peuples. Leur champ d’études concerne principalement les pays colonisés. Des pays colonisés par les grandes nations européennes à partir du XVIème siècle. Et pour ce trio de chercheurs, la réponse à la question est simple : les pays qui réussissent ont des institutions politiques et sociales plus fortes. Un respect du droit à la propriété. Et une conclusion qui fait du bien dans cette période où on voit un regain de dictatures ou de quasi-dictatures : "la démocratie favorise la croissance". Une leçon que devrait méditer Xi Jinping en cette période de remise en question du modèle économique chinois.

Ces trois économistes mettent en avant l'importance de la réglementation. Qui suis-je pour contredire des économistes ? Même pas un économiste... Mais je me permettrais tout de même de dire que la réglementation est une bonne chose, à condition qu'elle soit encadrée et limitée, car trop de réglementation tue la réglementation. L'Europe est une illustration criante de cet excès de réglementation. L’inclusion et la démocratie favorisent non seulement la croissance à long terme mais aussi l'innovation. Rappelons que Daron Acemoglu publie de nombreux papiers sur l'impact de l'IA sur l'économie. Pour eux, réduire les inégalités de richesse entre les nations est un des plus grands challenges de notre époque. Indeed.

La valeur dans le dur - IPSOS

Ipsos, le groupe d'enquêtes et de sondages, a chuté de -15,2% sur la semaine après avoir émis un avertissement concernant sa croissance pour 2024. Le recul des facturations de -0,5% en données publiées « n’offre pas de perspective de rebond significatif d’ici la fin de l’année », selon la direction. En conséquence, la prévision de croissance a été logiquement révisée à +1,0%, contre +3,0% initialement prévu.

Dans une déclaration, Ipsos a attribué ses difficultés aux incertitudes macroéconomiques et politiques rencontrées depuis l'été, notamment en France et dans plusieurs pays d'Asie. De plus, le groupe se dit fortement pénalisé par la situation difficile aux États-Unis, qui représentait 32% de son chiffre d'affaires en 2023.

Malgré ces vents contraires, Ipsos parvient à préserver ses marges. L'objectif annuel de marge opérationnelle reste fixé à 13%, grâce à ce que la société qualifie de « bonne discipline financière ».

Le secteur dans le dur - Jeu vidéo

Cette semaine, le secteur du jeu vidéo affronte des vents contraires. Le leader français Ubisoft est particulièrement touché, subissant une vague de grèves de grande ampleur. Ce mouvement social fait suite à l’annonce de l’obligation pour les salariés de revenir en présentiel trois jours par semaine. Les syndicats considèrent cette mesure comme un « plan de départ déguisé », plusieurs employés ayant déménagé loin des studios, ce qui rend impossible leur présence régulière. Cette situation s'ajoute aux difficultés déjà rencontrées par le groupe, qui avait émis un "profit warning" et repoussé le lancement de son prochain jeu phare de plusieurs mois.

Par ailleurs, Don’t Nod Entertainment a suspendu sa cotation ce mercredi, en amont de la publication de ses résultats semestriels. Le studio a enregistré un chiffre d'affaires de 1,87 M€ au premier semestre, en baisse de -9,7% en raison des contre-performances de ses derniers lancements. En réponse, le groupe a annoncé un projet de réorganisation, qui pourrait affecter jusqu’à 69 employés sur un total de 360, dans le cadre d’un plan de départs volontaires.

À l'inverse, Pullup Entertainment fait figure d’exception et a publié un chiffre d'affaires record pour le deuxième trimestre. La société a généré 200,1 M€, contre 46,4 M€ un an plus tôt, grâce au succès de son dernier jeu « Space Marine 2 », qui compte déjà plus de 4,5 millions de joueurs uniques. Sur le plan boursier, les titres se redressent cette semaine après des performances négatives en cumul annuel. Ubisoft enregistre une hausse de +4,8%, tout comme Pullup (+2,8%). En revanche, Don’t Nod et Bigben Interactive accusent un recul de respectivement -14,7 et -1,8% sur la semaine.

Des nouvelles des Etats Unis...

Amazon a franchi une nouvelle étape cette semaine dans son engagement envers l'énergie nucléaire. Le géant du e-commerce a annoncé un accord massif de 650 millions de dollars pour alimenter ses centres de données avec de l'électricité provenant de la centrale nucléaire de Susquehanna, l'une des plus grandes des États-Unis. Cet accord vise à répondre à l'énorme demande énergétique de ses infrastructures cloud, tout en réduisant son empreinte carbone. Cette décision stratégique s’inscrit dans la course effrénée des GAFAM pour garantir une alimentation énergétique fiable, en particulier face à la croissance exponentielle de l’intelligence artificielle et du cloud computing.

Microsoft est également à l'avant-garde de cette transformation. La société prévoit de relancer la centrale de Three Mile Island d’ici 2028, une première pour une centrale fermée depuis des années. En parallèle, Bill Gates, à travers TerraPower, mise sur les réacteurs modulaires (SMR) pour garantir une production d’énergie plus souple et rapide à déployer. Ces réacteurs, plus petits et moins coûteux que les centrales traditionnelles, sont considérés comme une solution idéale pour les centres de données dont la consommation varie fortement en fonction des besoins de l’IA​.

De son côté, Google investit également dans le nucléaire pour ses besoins énergétiques. Face à la montée en flèche de ses émissions de carbone dues à ses activités d'IA, la firme explore des technologies telles que les réacteurs nucléaires modulaires pour alimenter ses infrastructures de manière plus durable. L’objectif est de respecter son engagement de neutralité carbone d’ici 2030 tout en répondant à l’énorme demande énergétique liée au développement de l’intelligence artificielle.

Ce tournant vers l’énergie nucléaire montre que les GAFAM anticipent une révolution énergétique, où seuls les acteurs capables de maîtriser des sources fiables et durables resteront compétitifs. Il sera intéressant de voir si d’autres secteurs emboîteront le pas pour répondre à des défis énergétiques similaires, face à l’essor technologique.

© Getty Images

L'instant vidéo

Avec une expertise de plus de 40 ans à l’export, STIF a saisi l’opportunité du marché du stockage d’énergie par batteries lithium (BESS). Une petite entreprise qui voit grand, et qui est prête à faire bouger les lignes !

Retrouvez le replay complet de l'interview de José Burgos, PDG de STIF, par Marc Fiorentino lors de la 2nd édition du Retail Day !

Cliquez juste ici

A ne pas rater la semaine prochaine

Nos événements à venir

Visioconférence Memscap le28 octobre 2024 à 18h00 : S'inscrire

Nos dernières analyses 

Hunyvers / Reco: achat / Objectif: 13,8€ / Lire flash

Obiz / Reco: achat / Objectif: 10,5€ / Lire flash

Grolleau / Reco: achat / Objectif: 7,5€ / Lire flash

Mauna Kea Technologies / Reco: achat / Objectif: 0,71€ / Lire flash

Pullup Entertainment / Reco: achat / Objectif: 35,5€ / Lire flash

SMAIO / Reco: achat / Objectif: 5,0€ / Lire flash

Nos articles de la semaine

L'image de la semaine

Cette semaine, SpaceX a inscrit une nouvelle page dans l’histoire de la conquête spatiale. Le 13 octobre 2024, pour la première fois, la société a réussi à récupérer le premier étage de sa fusée Starship grâce à ses impressionnantes « chopsticks », une paire de bras mécaniques géants. Après un décollage impeccable depuis Boca Chica, Texas, le booster « Super Heavy » — d’une hauteur de 70 mètres — a effectué une descente contrôlée, pour être ensuite capturé en toute sécurité sur la plateforme de lancement. Ce moment marque une avancée cruciale dans l’ambition de SpaceX de rendre les lanceurs spatiaux entièrement réutilisables, réduisant ainsi drastiquement les coûts d’exploration spatiale​. 

Elon Musk n’a pas tardé à saluer cet exploit technique comme un « jalon historique », rapprochant un peu plus l'humanité de la possibilité de missions vers Mars. Ce succès n’est pas seulement un exploit d’ingénierie, c’est une révolution dans la manière dont l’espace sera conquis. Alors que la NASA prépare déjà l'utilisation de Starship pour ses missions lunaires, ce type de prouesse ouvre la voie à des lancements plus fréquents et plus accessibles.

Ce succès va bien au-delà de la prouesse technique : il redéfinit notre façon d'aborder l'exploration spatiale. Récupérer un lanceur de cette envergure ouvre la voie à des missions plus fréquentes, plus rapides, et moins coûteuses. SpaceX fait de l'espace une frontière tangible, rapprochant l'humanité de la conquête de la Lune, de Mars, et peut-être un jour, d'un avenir interplanétaire

© SpaceX

Vous avez aimé ? Ne le gardez pas pour vous !

Partagez-la newsletter avec vos proches, vous pouvez même les inscrire directement !

Il suffit de cliquer sur le lien juste ici

Pour lire la suite, abonnez vous à notre newsletter
C'est GRATUIT !


menuchevron-downcross-circle