L'édito de Marc Fiorentino
Les marchés ont voté. La réaction des marchés à l'élection de Trump a été particulièrement riche en enseignements. Face à ce type d'évènements majeurs, et c'est un événement majeur, les marchés ont tendance à surréagir. Hier, ils ont réagi de façon rationnelle en donnant leur vision d'un deuxième mandat Trump.
On a connu une journée agitée sur les marchés. Mais pas une journée de réactions émotionnelles comme on a pu les connaître lors de Trump 1 ou encore du Brexit. Non. Hier, les marchés ont réagi avec une certaine forme de logique. En traduisant le programme de Trump en tendances sur les différentes classes d'actifs.
America First. Et business first. Trump est business friendly et même business only. En toute logique, les indices boursiers américains ont largement progressé. Une hausse forte. Mais contrôlée. Trump est America first. En toute logique les actions européennes n'ont pas suivi la hausse, de même pour les actions asiatiques, car la Chine et l'Europe vont être dans le viseur de Trump.
Déficit et dette. Trump va réduire massivement les impôts. Et donc détériorer, dans un premier temps, le déficit et la dette. Ses mesures vont également prolonger le cycle de la croissance américaine avec des risques de récession qui s'éloignent encore plus. Conséquence logique : les taux d'intérêt à long terme américains ont progressé hier. Avec le taux de référence, le taux d'emprunt d'État à 10 ans, qui frôle les 4.5%
Inflation. La vision des marchés est simple. Avec l'augmentation massive des droits de douane, les prix vont augmenter aux États-Unis. Et l'inflation va donc avoir du mal à reculer. Conséquence logique : la hausse des taux long terme.
Dérégulation. Les actions des sociétés de secteurs très réglementés comme les banques ont progressé de 10% hier. Logique, puisque Trump veut déréguler massivement.
Logique aussi la baisse des cours des sociétés d'énergies renouvelables. La transition écologique n'est pas un sujet pour Trump. Logique toujours la hausse du dollar du fait de la hausse des taux d'intérêt US et du fait de l'avantage compétitif de l'économie américaine grâce, entre autres, à la vague de dérégulation.
Plus surprenant, et très intéressant, la baisse de l'or et du pétrole. Les marchés jugent que Trump ne sera pas, malgré son caractère imprévisible, un facteur d'instabilité. Avec Trump, les marchés anticipent la fin de la guerre en Ukraine et de la guerre au Moyen-Orient. D'où la baisse du pétrole et la baisse des valeurs refuges, en particulier de l'or.
La valeur dans le dur - LDLC
Le groupe LDLC a publié son rapport d’activité semestriel, qui a été accueilli défavorablement par le marché, avec une baisse de -15,7% de son titre cette semaine. Spécialisé dans la distribution en ligne de matériel informatique et multimédia, le groupe a réalisé un CA semestriel de 243,7 M€, en recul de -8,7% par rapport au S1 2023-2024. Olivier de la Clergerie, Directeur Général, a expliqué que l’activité a souffert d’un environnement économique tendu et d’un contexte politique complexe en France cet été.
Côté perspectives, le groupe a indiqué que le ralentissement observé au S1 affectera mécaniquement la profitabilité semestrielle. Cependant, la direction demeure confiante : LDLC dispose, grâce à son réseau de boutiques et une base clientèle solide, de tous les atouts nécessaires pour retrouver à moyen terme ses niveaux de profitabilité normative.
Le marché s’attendait néanmoins à une plus forte contribution de Rue du Commerce, acquis en avril et intégré dans les résultats du groupe à partir du T2. Un broker a souligné que la contribution décevante de Rue du Commerce s'explique par son repositionnement tarifaire sur le segment high-tech, ce qui aurait éloigné une partie des clients attirés par des prix faibles. Le redressement pourrait nécessiter plus de temps que prévu pour porter ses fruits et participer positivement à l’activité du groupe.
Le secteur de la semaine - Matériaux
Cette semaine, le secteur des matériaux a le vent en poupe, avec plusieurs publications bien accueillies par le marché.
Le cimentier Vicat a annoncé un chiffre d'affaires de 979 M€ pour le 3ème trimestre, marquant un recul de -6,6% par rapport au T3 2023. Cependant, cette baisse s'explique principalement par la dépréciation des devises (livre turque, livre égyptienne et réal brésilien) face à l'euro. À périmètre et change constants, le CA progresse en réalité de +0,7%. Le groupe a par ailleurs confirmé ses objectifs pour 2024, avec une prévision de croissance de l'EBITDA comprise entre +3% et +8%.
Jacquet Metals, pour sa part, a publié mercredi des résultats au 30/09/2024 en baisse, en raison d'une demande faible sur l'ensemble de ses marchés. Malgré cette situation, le distributeur de métaux spéciaux a maintenu une solide position financière, poursuivant ses investissements et sa stratégie de développement.
De son côté, Imerys a présenté, la semaine dernière, un CA trimestriel légèrement en baisse mais en ligne avec les attentes. Par ailleurs, le producteur de minéraux industriels a annoncé mercredi que le tribunal fédéral américain avait approuvé le plan de réorganisation de ses entités nord-américaines de talc. Ce plan sera soumis au vote des créanciers et plaignants concernés, et, s’il est validé, permettrait aux entités visées de clore définitivement leurs procédures de faillite. Le management a assuré que la provision constituée est suffisante pour couvrir les impacts financiers de ce plan.
En Bourse, Eramet a réalisé un rattrapage de +9,6% cette semaine après un mois d’octobre en fort recul. Vicat progresse de +7,8%, Imerys de +9,5%, tandis que Jacquet Metals enregistre une hausse plus modeste de +0,3%.
Des nouvelles des Etats Unis...
Donald Trump a triomphé lors de l’élection présidentielle de 2024, reprenant le pouvoir et marquant un retour aussi inattendu que retentissant sur la scène politique américaine. En reconquérant des États stratégiques comme la Pennsylvanie, le Wisconsin, la Géorgie et l’Arizona, autrefois passés aux démocrates, Trump a démontré sa capacité à remobiliser une base électorale fidèle et galvanisée par son discours musclé. Ce retour au sommet le place aux côtés de Grover Cleveland, seul autre président dans l’histoire à avoir exercé deux mandats non consécutifs.
Ce retour s’annonce décisif : Trump, renforcé par une majorité républicaine au Sénat, promet une politique résolument offensive. Ses priorités ? Une ligne dure sur l’immigration, une relance économique musclée et une régulation minimaliste pour encourager les entreprises. Et sur le plan international, le nouveau président prévoit de redéfinir les relations commerciales et diplomatiques des États-Unis, en insistant sur le « America First ».
Avec un Congrès plus favorable, Trump dispose d’un mandat clair et d’une base qui exige des résultats. Cette seconde ère Trumpienne pourrait bien redessiner en profondeur les équilibres politiques et économiques des États-Unis
L'instant vidéo
L’industrie du jeu vidéo, qui pèse aujourd’hui plus que le cinéma et la télévision, entre dans une nouvelle ère avec le cloud gaming. Netgem s’est imposé comme un acteur majeur, permettant aux joueurs d’accéder aux meilleurs titres directement via les opérateurs télécoms, sans avoir besoin de console.
Cette révolution transforme la manière de consommer les jeux, combinant télévision, cinéma et gaming, et ouvre la voie à des systèmes d'abonnement accessibles à tous.
Retrouvez le replay complet de l'interview de Mathias Hautefort, Président Directeur-Général de Netgem, par Marc Fiorentino lors de la 2nd édition du Retail Day !
A ne pas rater la semaine prochaine
Nos dernières analyses
Witbe / Achat / 3,0€ / Lien vers l'analyse
Delfingen / Achat / 34,0€ / Lien vers l'analyse
Grolleau / Achat / 7,5€ / Lien vers l'analyse
Kumulus Vape / Achat / 9,5€ / Lien vers l'analyse
L'image de la semaine
La semaine a été tragique pour Valence et sa région : des inondations historiques ont dévasté cette partie de l’Espagne, provoquant la mort d’au moins 205 personnes et laissant plusieurs dizaines de disparus. Le phénomène, causé par un "gota fría" (un front d’air polaire qui engendre des pluies torrentielles), a fait tomber l’équivalent d’une année de précipitations en seulement huit heures dans certaines zones, comme à Chiva, qui a reçu près de 500 mm d'eau.
L’ampleur des destructions est colossale : 140 000 foyers sont privés d’électricité, plus de 50 routes sont coupées et le réseau ferroviaire est paralysé dans la région. Des ponts ont cédé sous la pression de torrents improvisés, et des milliers de véhicules ont été emportés par les eaux, rendant certaines rues méconnaissables. Les services d’urgence, dépassés, ont dû mobiliser plus de 1 000 militaires pour tenter de sauver les habitants coincés sur les toits des bâtiments et véhicules.
Face à l’ampleur des dégâts, le gouvernement espagnol a débloqué une aide d’urgence de 250 millions d’euros pour soutenir les victimes, réparer les infrastructures et accompagner les plus vulnérables. En parallèle, Valence sollicitera le Fonds de solidarité de l’Union Européenne pour compléter cette aide. Les pertes économiques sont estimées à près de 10 milliards d’euros, affectant particulièrement l’agriculture et le tourisme, deux secteurs clés pour la région.
Vous avez aimé ? Ne le gardez pas pour vous !
Partagez-la newsletter avec vos proches, vous pouvez même les inscrire directement !
Il suffit de cliquer sur le lien juste ici