Le Pulse en un battement...
📜 L'Édito de Marc Fiorentino : Le far west
Pendant que l’Europe s’embourbe dans la réglementation, les États-Unis foncent droit vers le Far West économique. Moins de règles, plus de liberté : la doctrine Trump/Musk veut tout déréguler...
⚡ Chargeurs à bloc !
Croissance à deux chiffres, rentabilité en forte hausse et retour du dividende : Chargeurs remet les gaz et trace sa route vers un nouveau chapitre stratégique.
💻 L’IA carbure à plein régime
Les investissements pleuvent, les entreprises tech en profitent. LightOn, 2CRSI et X-FAB Silicon s’envolent, tandis qu’Assystem accélère à l’international. Le secteur en ébullition.
🇺🇸 Musk le rusé...
Plutôt qu’un rachat frontal d'OpenIA, Musk tente de prendre le contrôle par la bande, piégeant Altman dans un dilemme financier. Un coup de génie ou un simple coup de bluff ?
📷 Sommet de l’IA : embouteillage géopolitique
200 Mds€ annoncés par l’UE, 58 pays signent une déclaration… sauf les États-Unis et le Royaume-Uni, qui refusent de suivre. Pendant ce temps, la Chine joue le jeu à sa façon. L’IA, nouveau terrain de guerre froide ?
L'édito de Marc Fiorentino
Le Far West.
Derrière l'écran de fumée des droits de douane qui sont au centre de notre attention, une véritable révolution est en train de se produire aux États-Unis : la dérégulation.
C'est LE sujet majeur. Trump et Musk veulent ramener les États-Unis au temps du Far West : un monde sans aucune contrainte, mais sans aucune protection.
Focalisés. Nous sommes tous focalisés sur le mauvais sujet. Les droits de douane et la pseudo guerre commerciale. Avec les annonces quasi quotidiennes sur les menaces, la mise en place, la suspension, les menaces, la mise en place, etc., etc. Avec des analyses sans fin sur le niveau des droits de douane et sur leur impact sur la croissance mondiale et l’inflation. Mais ce n'est pas là que ça se passe.
Le véritable sujet de la nouvelle administration Trump, c'est la dérégulation. Moins de règles. Moins de réglementations. Avec une diminution drastique du rôle de l’État. Une révolution économique et sociale.
En ligne de mire : les réglementations sur la Tech, les réglementations "vertes", les réglementations "diversité". La modération, dans tous les sens du terme, n'est plus à l'ordre du jour. Dans la doctrine Trump/Musk, pour que les États-Unis deviennent encore plus puissants, il ne faut plus aucune contrainte. AUCUNE.
Mardi, nous en avons eu une illustration qui est loin d'être anecdotique. L'annonce de l'arrêt de l'application de la loi sur les pots-de-vin d'officiels à l'étranger. Mais également le ton très menaçant de Vance, le vice-président américain, au "Sommet de l'IA". Il a menacé clairement l’Europe de représailles si elle cherchait à brider et réglementer les géants US de la Tech. Et on a appris également que les grands cabinets de conseil ont abandonné leur programme "diversité et inclusion" pour pouvoir continuer à travailler avec l'administration US...
Conséquences. Le fossé entre les États-Unis et l'Europe va se creuser. Entre des États-Unis où tous les coups seront permis et une Europe où tout sera réglementé. Deux modèles que tout oppose. Le Far West d’un côté, avec la totale liberté mais aucune protection sociale, et l’Europe de l’autre. Encore une expérience fascinante à laquelle nous allons assister.
La valeur de la semaine... Chargeurs
Chargeurs s'illustre cette semaine en bourse avec une envolée de +14,6%, portée par la publication de résultats annuels marquant un net rebond de ses performances financières. Le groupe affiche un CA 2024 de 729,6 M€, en croissance de +11,9 % en publié et +10,7 % en organique, soutenu par la bonne dynamique de l’ensemble de ses métiers et de ses implantations géographiques.
La rentabilité progresse fortement avec un ROPA en hausse de +73,9% à 39,3 M€, bénéficiant de la montée en puissance de Museum Studio, du redressement de l’activité de Novacel et de la profitabilité solide de Chargeurs PCC. Le résultat d’exploitation bondit de +113,3% pour atteindre 38,6 M€, tandis que le résultat net part du groupe s’élève à 7,3 M€.
Sur le plan financier, le groupe renforce sa génération de trésorerieopérationnelle, qui progresse à 63,8 M€, et améliore significativement son levier d’endettement. Le ratio dette nette/EBITDA recule ainsi à 3,5x hors acquisitions (3,6x après acquisitions), contre 5x fin 2023. Dans ce contexte de solidité retrouvée, Chargeurs annonce la reprise du versement d’un dividende de 0,13€ par action au titre de l’année 2024.
Ces résultats viennent confirmer le succès de la transformation engagée depuis dix ans, récemment accélérée par l’OPA menée au printemps 2024 par le Groupe Familial Fribourg et ses partenaires. Chargeurs s’apprête désormais à ouvrir un nouveau chapitre de son histoire en devenant Compagnie Chargeurs Invest, affirmant son rôle d’opérateur et de développeur de champions mondiaux dans l’industrie et les services, avec une approche active de gestion de ses métiers à forte valeur ajoutée.
Le secteur en vogue... La technologie
Cette semaine, les annonces sur l’Intelligence Artificielle, avec un sommet dédié et la promesse de 109 Mds€ d’investissements dans le secteur, dynamisent les marchés. Les entreprises du secteur en profitent et affichent de très belles performances. 2CRSI enregistre une progression de +11,5%. Le groupe développe et fabrique des serveurs informatiques très performants, notamment utilisés pour l’intelligence artificielle. De son côté, LightOn affiche une croissance hebdomadaire impressionnante de +33,9%. Fraîchement introduite en bourse, cette société conçoit des chatbots pour un usage interne aux entreprises. Cette bonne nouvelle a éclipsé la déception liée aux objectifs de chiffre d’affaires 2024 non atteints. Dans ce contexte, un autre acteur du secteur surfe sur la vague : X-FAB Silicon enregistre une progression de +2,5% sur la semaine.
Dans un autre pan du secteur, Assystem publie un chiffre d’affaires de 611,3 M€ pour 2024, enregistrant une croissance organique de +5,8%. Le groupe parvient ainsi à atteindre son objectif révisé de 610 M€. Sa dynamique est particulièrement portée par sa division internationale, qui progresse de +13,7% à 230,4 M€, tandis que les activités en France affichent une hausse plus modérée de +1,6%. Le groupe reste très actif en matière de croissance externe, avec notamment l’acquisition de Mactech Energy, une entreprise britannique spécialisée dans les services à la construction nucléaire. Ces annonces ont été bien accueillies par les marchés et le titre progresse de +11,6% sur la semaine.
Des nouvelles des USA
Elon Musk tente un coup de maître sur OpenAI : avec un groupe d’investisseurs, il met 97,4 milliards de dollars sur la table. Mais il ne cherche pas à racheter directement la filiale commerciale valorisée à 300 milliards. Son pari ? Prendre le contrôle de la structure non lucrative qui détient les pouvoirs décisionnels. En clair, plutôt que d’acheter la société de front, il tente de remonter la chaîne de commandement et s’imposer à la source.
Derrière cette manœuvre, Musk joue sur deux tableaux.
Récupérer OpenAI ? Bien sûr. Mais surtout, saboter les plans de Sam Altman. Ce dernier doit transformer OpenAI en entreprise privée, mais avant cela, il doit indemniser sa structure non lucrative pour un montant estimé à 40 milliards. Musk arrive avec plus du double sur la table, et c’est là que le piège se referme : refuser son offre devient un casse-tête pour Altman, qui doit justifier son choix face aux investisseurs.
Réponse immédiate sur X : "Non merci, mais on peut vous racheter Twitter pour 9,74 milliards si vous voulez." Musk réplique, cinglant : "Escroc." Fin de l’échange, mais pas du combat.
Officiellement, OpenAI assure que l’offre n’a même pas été étudiée. Musk, lui, affirme l’avoir envoyée aux avocats. Peu importe qui dit vrai, il a semé le doute et compliqué la transformation d’OpenAI. La bataille ne fait que commencer. 🍿
© FT montage/Getty Images |
L'instant vidéo
L’interview du Dirigeant – Charwood Energy
Depuis 2006, Charwood Energy , fondée par Adrien Haller, transforme la biomasse en une énergie plus propre et durable.
Basée en Bretagne, l’entreprise accompagne collectivités, industriels et agriculteurs avec des solutions sur mesure, tout en développant ses propres projets énergétiques.
🔎 Découvrez une vision engagée et innovante pour un avenir plus vert ! 🌟
L'image de la semaine
Si vous êtes parisien et travaillez à côté du Grand Palais, impossible de rater le Sommet pour l’action sur l’IA… et surtout les embouteillages monstres qu’il a provoqués. Pendant deux jours, chefs d’État et géants de la tech ont discuté du futur de l’intelligence artificielle. L’Europe sort le chéquier, les États-Unis freinent, la Chine avance ses pions.
Paris voulait frapper fort, et l’Union européenne a annoncé 200 milliards d’euros d’investissements, dont 50 milliards directement injectés par la Commission. Ursula von der Leyen défend une approche collaborative et open source, pendant qu’Emmanuel Macron appelle à une "resynchronisation avec le reste du monde".
Mais tout le monde ne suit pas. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont refusé de signer la déclaration finale, un texte signé par 58 pays, qui prône une IA éthique, transparente et accessible à tous. J.D. Vance, vice-président américain, attaque l’approche européenne : "Une régulation excessive pourrait tuer l’industrie de l’IA." Il rappelle au passage que 700 milliards de dollars seront investis dans l’IA d’ici 2028, dont la moitié aux États-Unis.
Pendant ce temps, la Chine avance. Pékin signe la déclaration mais trace sa propre route : DeepSeek, méga-investissements dans les puces, course à l’IA générative...
© Ludovic Marin/AFP via Getty Images