Le Pulse des Small et Mid Caps

Euroland Corporate
12 avril 2024

L'édito de Marc Fiorentino

Paris, place financière ? Depuis le Brexit, Paris a largement profité de l'implantation des équipes de banques d'affaires américaines en Europe. On annonçait un "exode" : il n'a pas eu lieu. Londres reste la place financière de l'Europe. Mais Paris a su tirer son épingle du jeu. Mais voilà, nos charmantes contraintes législatives, nos douces règles du travail, mettent des bâtons dans les roues de ce bel élan.

Brexit, ce mot qui a fait frémir les marchés, n'a finalement été qu'un demi-tremblement pour le secteur financier. Les banques américaines, dans une quête de stabilité, ont certes déplacé quelques pions vers Paris. Un mouvement si timide qu'on peinerait à le qualifier d'exode. Plutôt une escapade parisienne pour quelques centaines d'élus.

Mais attention, un revirement fiscal outre-Manche pourrait bien raviver les ardeurs migratoires. Le fameux statut de "résident non-domicilié", véritable passe-droit fiscal pour les plus fortunés, va à la trappe. Ce statut fiscal, qui permettait à une personne domiciliée aux UK de n'être taxée que sur la part de son revenu de source anglaise. Et de n'être taxée sur les revenus générés en dehors de la Grande-Bretagne que s'ils sont rapatriés. Dès 2025, ce système va être abrogé pour le "Foreign Income and Gains". Avec un paiement du même impôt pour les étrangers que pour les Britanniques.

Une aubaine pour Paris ? Peut-être. Si seulement nos chères banques américaines ne butaient pas sur le mur des réalités françaises : charges sociales écrasante et indemnités de licenciement dignes d'un jackpot au Loto. Pour des traders gagnant plus d'1 million€/an les indemnités peuvent être 5X supérieures à celles à Londres.

Ces indemnités, justement, sont devenues la bête noire de Wall Street, qui déploie un lobbying féroce, d'après le Financial Times, pour amadouer notre gouvernement. Leur rêve ? Un plafond, une limite. 

Paris attire, c'est indéniable. Les transferts de personnel frôlent les 1 600 âmes, signe que l'appel de la Ville Lumière a un certain écho. Mais elles découvrent les joies de notre système social. Bon courage !

La valeur à la traîne - ATOS

L’ESN Atos continue de faire parler d’elle. Le 22 mars dernier nous évoquions l’échec de la cession de ses activités Big Data et sécurité (BDS) à Airbus ainsi que la dégradation de sa note de crédit par l’agence S&P Global rating.

Cette semaine la société a présenté au marché son plan de refinancement. Afin de réduire son endettement massif, Atos est donc à la recherche de 1,2 Mds€ et souhaite également convertir la moitié de sa dette en capital. Les fonds recueillis seraient notamment destinés à financer l’activité entre 2024 et 2025. Par ailleurs, le groupe a annoncé avoir obtenu un accord de financement de 450 M€ auprès d’un groupe de banques et de l'état français. Ce dernier octroie à Atos un prêt de 50 M€ et disposera en retour d'un droit d'achat sur certaines activités stratégiques de la société.

Alors que cette somme devrait permettre de donner un peu d’air à Atos en attendant la conclusion de son accord de refinancement, le plan annoncé par la société présente un potentiel massivement dilutif. Le titre recule ainsi de -14,6% cette semaine.

Le secteur en hausse - l'Énergie

Cette semaine dans notre échantillon, les valeurs du secteur Énergie s’illustrent. C’est le cas notamment de CGG, Esso et Maurel & Prom.

Porté par les cours du pétrole, le secteur connaît un début d'année bien orienté (+20,1% YTD). Le cours du Brent a franchi début avril la barre des 90 dollars le baril pour la première fois depuis l’automne 2023, soit une hausse de 16 % des prix depuis le début de l’année. En toile de fond, l’augmentation récente du risque géopolitique dans les principales régions productrices de pétrole.

En effet, dans un contexte géopolitique tendu, les marchés anticipent une aggravation de la crise au Moyen-Orient, impliquant potentiellement l'Iran, troisième producteur de pétrole de l'OPEP. Au-delà de la géopolitique, les cours ont également été dopés par une demande toujours bien orientée. Dans son rapport mensuel, l'Opep estime que la demande mondiale de pétrole augmentera de 2,25 millions de barils par jour (bpj) en 2024 et de 1,85 million de bpj en 2025, deux prévisions inchangées par rapport au mois dernier.

Plusieurs acteurs clés du secteur ont bénéficié du resserrement de l'offre et des tensions au Moyen-Orient. CGG a enregistré une progression hebdomadaire de 12,8%, suivie de près par Esso avec 12,3% et Maurel & Prom avec 8,8%.

Un dirigeant vous parle

Découvrez en vidéo l'interview par Marc Fiorentino de Philippe Gélin, Président du Groupe LDC, leader français de la transformation et de la vente de volaille, ainsi que de la préparation de plats cuisinés.

A ne pas rater la semaine prochaine

L'image de la semaine

Lundi dernier, un spectacle astronomique rare a assombri l'Amérique du Nord. Une éclipse solaire totale a plongé des millions de personnes dans l'obscurité, offrant une vue imprenable sur la couronne solaire et des phénomènes fascinants comme les perles de Baily et les protubérances rouges.

L'éclipse se produit lorsque la Lune s'aligne parfaitement entre la Terre et le Soleil, bloquant complètement la lumière solaire dans une bande étroite appelée la zone de totalité.

Pour certains américains, c'était la dernière chance d'assister à une éclipse totale avant 2044, ce qui rend ce spectacle encore plus précieux.

Source : Stan Honda/AFP/Getty Images

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