L'ÉDITO DE MARC FIORENTINO
Vous souvenez-vous de la folie des "meme stocks" en 2021 ? Ces actions qui flambaient sans raison, propulsées par des communautés d'investisseurs amateurs sur Reddit ? Eh bien, elles sont de retour !
Pendant le Covid, confinés chez eux, les particuliers se sont transformés en traders. Ils se sont regroupés au sein de communautés digitales. Et ils ont découvert la puissance d’une communauté. Ils ont visé des sociétés qui étaient "vendues à découvert" par des fonds de Wall Street. Et ils ont fait perdre des fortunes à ces fonds "institutionnels". C'était la révolte de "Main Street" contre "Wall Street", une victoire des petits investisseurs contre les grands fonds.
Mais la fête n’a pas duré. Les "meme stocks" ont vu leurs valorisations s'effondrer. Les "Robinhood traders" ont repris le travail. Et ceux qui ont continué à spéculer ont préféré accumuler les actions des 7 Magnifiques, Nvidia en tête.
Cette semaine. On a vu le phénomène revenir. GameStop et AMC Entertainment, deux des "meme stocks" les plus emblématiques, ont connu une résurgence fulgurante. 171% de hausse pour GameStop en deux jours, 135% pour AMC ! Des volumes d'échanges explosifs, des cours qui s'envolent… La folie est de retour !
Mais d'où vient ce regain d'intérêt ? Aucune nouvelle sur les sociétés elles-mêmes (sans jeu de mots, même/meme, vous avez compris ?). Seul indice : un tweet d'un influenceur vedette du Covid qui est réapparu après avoir disparu en juin 2021. Keith Gill connu sous le nom de "Roaring Kitty". Et qui a provoqué ce délire.
Rappelons tout de même que la hausse des "meme stocks" en 2021 a coûté une fortune à ceux qui n'ont pas pris leurs profits immédiatement. Après la hausse de cette semaine, Gamestop est encore en baisse de 50% et AMC de 97% par rapport à leur plus haut niveau de 2021. Comme l'écrit "Bloomberg", le casino boursier a rouvert ses portes cette semaine.
La valeur de la semaine - Elior
Cette semaine, le titre Elior a mis l’eau à la bouche des investisseurs. Le spécialiste de la restauration collective voit son cours bondir de +38,8% à la faveur d’une publication semestrielle convaincante.
Le chiffre d’affaires de la société progresse de +5,9% (en organique) pour atteindre 3,2 Mds€ et l’EBITDA bondit de +144% à 100 M€ (+150 bps vs S1 22-23). Le groupe a également renoué avec la profitabilité avec un résultat net de +1 M€, en forte amélioration par rapport à l’année précédente (perte de -23 M€). Par ailleurs, Elior a considérablement renforcé son bilan avec une réduction de 137 M€ de sa dette nette et grâce à un free cash-flow élevé de 169 M€ (vs -15 M€ au S1 22-23).
Ces résultats convaincants découlent des changements opérés suite à la reprise d’Elior par le groupe Derichebourg. Ce dernier a contribué fortement à la relance de la société qui était sujette à de grandes difficultés financières et à un endettement conséquent engendrés par la pandémie.
La récente publication témoigne d’un redressement plus rapide que prévu avec des attentes surpassées sur la dette nette, les marges et la génération de cash.
La recette utilisée par Derichebourg : renégociation des contrats, réduction des coûts et remotivation des salariés !
Le secteur à la traîne: les jeux vidéos
Cette semaine, les jeux-vidéos continuent de naviguer en eaux troubles. Après une publication d'Ubisoft en demi-teinte, le secteur sous-performe le marché. Le segment est confronté à une concurrence intense et à une augmentation des coûts de développement, accentuées par des changements dans les habitudes des consommateurs post-crise sanitaire.
Pour Ubisoft, c'est une fausse joie: le titre perd -7,2% sur la semaine. Pourtant, la publication semblait optimiste. L'éditeur de jeux vidéo dépasse les attentes et atteint son objectif de résultat opérationnel non-IFRS pour l'année fiscale à 401,4 M€ contre 375 M€ attendus, mais ses prévisions pour l'exercice en cours déçoivent nettement le marché. En effet, Ubisoft prévoit une croissance solide de ses net bookings, mais seulement "une légère progression de son résultat opérationnel non-IFRS". Le consensus attendait un résultat opérationnel non-IFRS de 459 M€, traduisant une forte croissance de +14,4%. Cette estimation semble à contre-courant de la nouvelle guidance. La sortie de Star Wars Outlaws cette année s'annonce clef pour l'entreprise.
Aux États-Unis, c'est une autre histoire. Alors que son ancien rival Activision a renoncé à son indépendance en rejoignant Microsoft, Electronic Arts fête comme il se doit son nouveau statut d'éditeur américain numéro 1. La société affiche un chiffre d'affaires en ligne avec les attentes à 6,9 Mds€ et un free cash-flow +9% au-dessus des attentes à 1,9 Mds€.
Finalement, Pullup Entertainment recule de -1,03% sur les sept derniers jours, après l'annonce d'une augmentation de capital. Le montant de l'opération devrait être de 17,45 M€, avec une émission de 1,5 M d'actions au prix de 11,30 €, représentant une décote de 3% au moment du communiqué. Neology, la holding de l'actionnaire majoritaire, assure l'opération.
Un dirigeant vous parle
Découvrez en vidéo l'interview par Marc Fiorentino de Brice Chambard, PDG fondateur d'Obiz, leader du marketing relationnel et de la fidélisation clients ! Une pépite à (re)découvrir !
A ne pas rater la semaine prochaine
L'image de la semaine
Il y a de quoi sourire ! La septième édition record de Choose France s’est tenue cette semaine au Château de Versailles. En serrant la main du CEO de Microsoft, Emmanuel Macron scelle des investissements de milliards dans la tech française. L’IA comme locomotive des investissements étrangers, suivie par la décarbonation, la finance, la santé et l’alimentation.
Avec 180 chefs d’entreprises présents, 56 projets pour 15 milliards d'€ et 10 000 emplois créés, la France attire massivement les techs américaines, Microsoft, en tête, avec un investissement de 4 milliards consacré à l’IA, annonçant également agrandir ses data centers et accompagner 2 500 startups française via Microsoft GenAI Studio.
Source photo : Microsoft
C'est tout pour aujourd'hui !
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