Le Pulse des Small et Mid Caps

Euroland Corporate
21 juin 2024

L'ÉDITO DE MARC FIORENTINO

Notre déficit est excessif. Et les mesures préconisées par les différents partis ne vont pas l'améliorer. Et la Commission européenne a décidé de nous taper sur les doigts en ouvrant une procédure pour déficits publics excessifs. Cette procédure n'aura aucun impact. Et nous pouvons continuer à faire n'importe quoi en matière de dépenses publiques, sauf si les marchés nous sanctionnent.

Le pacte de stabilité et de croissance, on avait fini par l'oublier. Et pour cause, il avait été suspendu du fait du Covid. Et il a été remis en place en avril 2024. Toujours deux critères. Un déficit public qui ne doit pas dépasser les 3%. Et une dette qui ne doit pas dépasser les 60%. Pour mémoire, nous sommes à plus de 5% de déficit et 110% de dette.

Premier coup de bol, nous ne sommes pas les seuls à nous faire sanctionner. Nous sommes en compagnie de l'Italie, la Belgique, la Hongrie, la Slovaquie, Malte et la Pologne. Une punition collective ça passe mieux qu'une punition individuelle.

Deuxième coup de bol, ces avertissements n'ont aucun impact. Il y a bien des amendes qui sont prévues jusqu'à ce qu'un pays revienne dans les clous, mais elles n'ont jamais été appliquées. À titre d'illustration, nous avons été en procédure de déficit excessif de 2009 à 2018, 9 ans où nous étions au piquet, mais sans aucune amende.

Les amendes, une somme équivalente à 0,1% du PIB jusqu'à ce que nous rentrions dans les clous. Une somme qui peut être prélevée sur les fonds d'aides européens. Mais oubliez les amendes, la vraie sanction ne peut venir que des marchés. Avec une hausse des taux d'intérêt, et notamment du "spread", l'écart de taux avec l'Allemagne. Mais pour l'instant, je dis bien pour l'instant, si notre spread augmente c'est plus par la baisse des taux allemands que par la hausse des taux français. On peut donc continuer à faire n'importe quoi… pour l'instant.

La valeur de la semaine - Vente-unique.com

À la faveur d’une excellente publication, Vente-unique.com réalise une performance hebdomadaire de +5,4%. L’expert européen de la vente de meubles en ligne a en effet publié des résultats semestriels de très bonne facture tout en annonçant un plan d’affaires à moyen terme.

Malgré un contexte peu porteur pour le marché de l’ameublement en ligne (en baisse de -5% au T1 2024 d’après la Fevad), le chiffre d’affaires semestriel progresse de +11%. La société s’est notamment appuyée sur la solidité de ses ventes à l’international (51% du CA) et sur sa marketplace qui constitue un important levier de croissance.

Au niveau de la rentabilité, Vente-unique.com voit sa marge brute progresser de 370 bps à 58,7% du CA S1 2023-2024, notamment grâce à une bonne gestion de ses coûts d’approvisionnement. Par ailleurs, la maitrise des charges d’exploitation permet à la société d’afficher un EBE de 11,2M€, en hausse de +48% par rapport au S1 2022-2023. Dans le même temps, le RN de la société a plus que doublé (+112%) pour s’établir à 4,8 M€.

Avec une trésorerie de 28,4 M€ pour un endettement de 20,2 M€, Vente-Unique dispose d’une position net cash confortable de 8,2 M€.

Enfin, le management de la société a annoncé un ambitieux plan stratégique à horizon 2029. Ce dernier prévoit la poursuite d’une croissance annuelle à deux chiffres au cours des cinq prochains exercices. Aussi, le plan inclut l’atteinte d’une marge d’EBITDA de 14% en 2029 contre 11% en 2023.

Le secteur à la traîne - la consommation discrétionnaire

Cette semaine, la consommation discrétionnaire décroche (-8,4%), largement pénalisée par l'instabilité politique et sociale dans le pays, et par une tendance de fond liée à la baisse de pouvoir d'achat . Les sociétés à forte exposition retail souffrent de l'effet de sélection par leurs clients vers des solutions de plus en plus économiques.

Dans le sillage de son secteur, BIC a annoncé que son CA 2024e serait en dessous des précédentes attentes. La société française table désormais sur une année faible avec une croissance sous les 5%, en contraste avec la précédente indication de 5 à 7%. L'entreprise adopte une perspective de plus en plus pessimiste sur les consommateurs retail, en particulier ceux à revenus moyens.

La sous-performance du secteur s'explique notamment par une base de consommateurs à faible et moyen revenu montrant des signes de stress financiers, avec des compromis difficiles en raison des taux et des prix élevés, impactant négativement leurs dépenses. Mr Bricolage et Fnac Darty perdent respectivement -2,8% et -6,3% sur la semaine.

Aux États-Unis, McDonald's et 3M ont également averti d'une baisse des dépenses discrétionnaires et d'un passage vers des options plus économiques en revoyant leurs guidances à la baisse. Pour rappel, la société de fast-food avait manqué de peu ses derniers résultats au premier trimestre 2024 avec un EPS à $2,70 contre $2,72 attendus par le consensus.

Un dirigeant vous parle

A la suite de la visioconférence de Netgem Group, réservée aux actionnaires et investisseurs particuliers, retrouvez le replay de l'événement ! Mathias Hautefort, PDG, y présente le groupe, suivi d'une séquence de questions réponses.

A NE PAS RATER LA SEMAINE PROCHAINE

L'IMAGE DE LA SEMAINE

Une alliance qui roule. Dans un geste significatif pour l'Asie-Pacifique, les dictateurs Valdimir Poutine et Kim Jong-un ont scellé un pacte de défense mutuelle. Un moment solennel qui a pris une tournure inattendue : la télévision d'État russe a diffusé des images de Poutine prenant le volant de son Aurus présidentiel, avec Kim souriant à ses côtés. Les deux hommes, symboles d'une nouvelle alliance, ont même échangé les places dans cette démonstration de camaraderie.

Source photo : KCNA via KNS/AFP/Getty Images

C'est tout pour aujourd'hui !

Merci pour votre lecture. Si vous souhaitez nous suivre et échanger avec l'équipe EuroLand, retrouvez-nous sur X et LinkedIn !

Pour lire la suite, abonnez vous à notre newsletter
C'est GRATUIT !


menuchevron-downcross-circle