L'édito de Marc Fiorentino
Le laboratoire argentin. Ce qui se passe en Argentine au plan économique est une expérience à laquelle on a rarement l'occasion d'assister en live. Javier Milei est aux commandes du pays depuis près d'un an. Et le Financial Times dresse un premier bilan. Édifiant.
Javier Milei est clivant. C'est même un euphémisme. Celui qui se décrit comme un "anarcho-capitaliste" a lancé en Argentine une expérience économique quasi-inédite. Du capitalisme "pur". À la tronçonneuse.
Les résultats ? L'inflation s'est effondrée. De 25% par mois en décembre dernier, à 3.5% en septembre. Le déficit public ? Il n'y en a plus. Il y a un surplus budgétaire. À 0.4% du PIB, contre un déficit de 4.6% en 2023. Du jamais-vu en termes de vitesse de redressement.
Mais le prix à payer pour ces traitements brutaux est la croissance à court terme. Le pays est en récession. Il l'était déjà en 2023 avant Milei. Mais il l'est encore plus en 2024 après une prévision de croissance de -3.5%. Le gouvernement met en avant un rebond récent de la consommation des ménages ou de l'industrie et mise sur une croissance positive à moyen terme. Autre impact négatif, le nombre d'Argentins sous le seuil de pauvreté a bondi à 53%, un record de 20 ans, et le chômage a progressé de 1.4%.
Pour Milei, il faut passer par ce sacrifice à court terme, une cure d'austérité sans précédent, pour construire les fondations d'une croissance et d'un emploi solides. "Le pire est derrière nous" répète-t-il maintenant. La confiance ? Elle revient. La monnaie se redresse. Les investisseurs commencent à nouveau à s'intéresser à l'Argentine. Mais doucement, très doucement. Et l'Argentine doit rembourser, l'année prochaine seulement, plus de 14 milliards de $... Pour le FT "Les résultats de Milei surprennent même les sceptiques". Nous continuerons à suivre cette expérience étonnante.
La valeur dans le dur - Eramet
Cette semaine, Eramet a publié un chiffre d'affaires ajusté de 809 millions d’euros, enregistrant une baisse significative de -17,5% par rapport au troisième trimestre 2023. Ce recul est principalement attribué à la chute des ventes de manganèse, qui ont diminué de -37%, conséquence directe de la baisse de la demande en Chine, un marché clé pour ce minerai.
Par ailleurs, Eramet a confirmé la suspension de la production de manganèse dans sa mine gabonaise pour une durée minimale de trois semaines. Cette annonce fait écho à celle de la mi-octobre, où le groupe avait déjà signalé une réduction de la production de manganèse mais aussi de nickel en raison d’un permis de vente inférieur d’un montant inférieur à celui espérer. Ces nouvelles anticipées ont impacté le cours de l’action depuis deux semaines. Le titre a réalisé un fort rattrapage hier (+7,6%), et affiche une performance quasi stable sur la semaine (+0,2 % sur les sept derniers jours).
Toutefois, les perspectives de l'entreprise restent incertaines. Afin de préserver sa trésorerie, Eramet a annoncé une réduction de ses investissements, notamment avec l’abandon du projet d’usine de recyclage de batteries pour voitures électriques à Dunkerque. Une note positive reste à signaler, le groupe a confirmé le rachat de la participation de son partenaire chinois dans une mine de lithium en Argentine, renforçant ainsi sa position dans le secteur stratégique des matières premières pour batteries.
Le secteur de la semaine - Edition de logiciels
Les publications des chiffres d’affaires du 3ème trimestre ont été très bien accueillies par le marché, particulièrement pour le secteur des éditeurs de logiciels. Plusieurs acteurs majeurs affichent des performances en croissance, reflétant un environnement économique plus favorable.
Esker, qui fait actuellement l'objet d'une OPA par le fonds Bridgepoint, a dévoilé un chiffre d'affaires trimestriel de 51,0 M€, soit une hausse de +17% par rapport à la même période l'année précédente. Cette progression souligne la solidité du modèle d'affaires d'Esker, porté par la demande croissante pour ses solutions de dématérialisation des processus.
De son côté, Ateme a renoué avec la croissance après un début d’année difficile. Le chiffre d’affaires du T3 s’établit à 22,4 M€, marquant une hausse de +9,5%. Ce rebond est principalement dû à la reprise de la demande sur la région États-Unis/Canada, qui affiche une croissance de +18% par rapport au T3 2023. Toutefois, sur les neuf premiers mois de l'année, cette zone reste en retrait avec une baisse de -48%. Ateme se montre cependant confiant sur sa capacité à atteindre un chiffre d'affaires similaire à celui de 2023.
Par ailleurs, Axway et Linedata ont également publié des résultats en progression. Axway affiche une croissance organique de +14,9%, tandis que Linedata progresse de +1,5%. Ces résultats confirment une dynamique positive pour le secteur, malgré des disparités géographiques. Sur le plan boursier, la plupart de ces valeurs évoluent en territoire positif cette semaine : Ateme enregistre une performance remarquable avec une hausse de +25,8%, tandis que Axway progresse de +8,6%. Esker est en léger retrait à -0,5%, et Linedata affiche une hausse modeste de +0,5%.
Des nouvelles des Etats Unis...
Tesla a dévoilé ses résultats du troisième trimestre 2024 ce mercredi, et le marché a été globalement séduit. Certes, les revenus sont légèrement en dessous des attentes à 25,18 milliards de dollars, contre 25,37 milliards anticipés, mais ce qui a réellement retenu l'attention, c'est l'amélioration franche du bénéfice par action. Avec un BPA de 0,72 $, nettement au-dessus des 0,58 $ attendus, l'action a bondi en after-market, atteignant jusqu'à 233,39 $.
Ce trimestre, Tesla a continué de prouver sa capacité à maîtriser ses coûts tout en augmentant sa production. Le coût par véhicule, désormais à 35 100 $, est le plus bas jamais enregistré par la firme. De plus, avec 462 890 livraisons — une hausse de 6,4 % par rapport à l'année précédente — et une production en augmentation de 9,1 %, la firme d’Elon Musk a montré qu'elle pouvait continuer à croître malgré un contexte de marché de plus en plus compétitif.
Parmi les autres points forts, Tesla a confirmé que ses projets pour des véhicules plus abordables sont bien en route pour 2025, un signe que l'entreprise continue de viser une plus grande accessibilité à ses produits. La production du Cybertruck, voiture très attendue, progresse enfin, et Tesla a même enregistré ses premières marges positives sur ce modèle.
Tesla ne cache pas ses ambitions pour 2025, en annonçant qu’elle est en bonne voie pour lancer des véhicules plus abordables, ce qui pourrait transformer encore davantage le marché des véhicules électriques. Alors que certains s’inquiétaient de la pression concurrentielle et des marges, Tesla semble déterminée à répondre en renforçant son offre. Il sera intéressant de voir si ces nouvelles perspectives permettront à l'entreprise de maintenir sa dynamique, notamment face à des rivaux comme Rivian et les marques chinoises qui montent en puissance. Le pari est lancé.
L'instant vidéo
Avec quasiment 1500 collaborateurs et une présence mondiale, Precia Molen mise sur des partenariats locaux pour s'imposer. En Inde, ils ont trouvé la recette gagnante en s'associant avec une famille spécialisée dans le pesage, garantissant une implantation solide et efficace.
Retrouvez le replay complet de l'interview de Frédéric Mey, Président de Precia Molen, par Marc Fiorentino lors de la 2nd édition du Retail Day !
A ne pas rater la semaine prochaine
Nos événements à venir
Visioconférence Memscap le 28 octobre 2024 à 18h00
Nos articles de la semaine
La pépite de la semaine 👀 : Lire la pépite
Réseaux sociaux et marché financiers 🤳 : Lire le Point corpo
Rapport Hydrogen Insights 2024 : Que retenir ? 💧 : Lire Point Sectoriel
Le top flop de la semaine 📈 : Lire top/flop
L'image de la semaine
Ferrari vient de dévoiler son dernier joyau : la F80, une hypercar qui combine innovation, puissance brute et exclusivité. Affichée à la coquette somme de 3,9 millions de dollars, cette beauté technologique est réservée à un cercle très fermé de passionnés, avec seulement 799 exemplaires disponibles.
Vous la voulez néanmoins, désolé, mais tout est déjà parti avant même que les premières livraisons ne commencent en 2025.
Sous le capot, Ferrari a installé un V6 biturbo de 3,0 litres, épaulé par trois moteurs électriques. Le résultat ? Une puissance totale de 1 200 chevaux, propulsant la F80 de 0 à 100 km/h en 2,1 secondes, avec une vitesse de pointe impressionnante de 350 km/h. Ce modèle hybride n'est pas seulement rapide, il est aussi intelligent, avec des systèmes aérodynamiques actifs inspirés de la Formule 1 pour optimiser la performance à chaque virage.
Le design, signé par Flavio Manzoni, est une œuvre d’art. Inspiré par les modèles iconiques des années 80, mais résolument tourné vers le futur, la F80 arbore une silhouette basse et musclée, avec des matériaux ultra-légers comme la fibre de carbone et l'aluminium pour maximiser les performances tout en maintenant un poids de seulement 1 525 kg. À l’intérieur, tout est pensé pour le conducteur, avec un cockpit minimaliste mais ultra-technologique, qui plonge l'utilisateur dans une expérience de conduite quasi spatiale