Le Pulse en Express... 🚅
📜 L'Édito de Marc Fiorentino : Et maintenant le chômage
Dissolution, économie à l’arrêt, investisseurs en fuite : le chômage repart (+3,5 % pour la catégorie A), et les 8 % semblent inévitables. Faiblesse de la compétitivité, formations inadaptées, allocations trop généreuses…
🎰 Partouche : le jackpot se fait attendre
Le leader des casinos voit son chiffre d’affaires grimper, mais sa rentabilité s’effondre. Le titre perd -1,8 % cette semaine.
🛩️ Figeac Aéro & Mersen en force
Figeac Aéro relève ses ambitions, Mersen signe une année record. Résultat : +9,7 % et +16,9 % en Bourse.
📱 Tech US : Pluie de publications
Meta cartonne (+21 % de croissance, 20,8 Mds$ de bénéfice), Microsoft déçoit (-5 % en Bourse, Azure ralentit), Tesla plonge (-71 % sur le bénéfice) avant de rebondir (+4 %) sur les promesses de Musk.
L'édito de Marc Fiorentino 📜
Et maintenant le chômage.
Il fallait s'y attendre. Notre croissance n'était déjà pas brillante. Mais la lumineuse dissolution de l'Assemblée a stoppé l'activité du pays. Les ménages ne consomment plus. Les entreprises n'investissent plus. Les investisseurs étrangers fuient la France. Et la sanction est immédiate : le chômage repart à la hausse.
Il avait certes baissé depuis quelques années. Vers les 7%. Et nous entendions et lisions un peu partout que c'était une belle performance. Non, ce n'était pas une belle performance. Nous affichions déjà, même avec un taux en baisse, une performance médiocre alors que les États-Unis, l'Allemagne (qu'on dit en crise profonde...), le Japon, la Grande-Bretagne (qui devait couler dans la Manche après le Brexit...) étaient en situation de plein-emploi.
Bref, 7%, ce n'était déjà pas brillant. Mais grâce à l'idée géniale de la dissolution, 7% c'est déjà du passé. À nous les 8%... Bravo à notre Président. Et bravo à nos politiques.
Il y a en France 5.5 millions de chômeurs. 5.5 millions ! C'est tout simplement énorme. Une hausse de 1,8% en un an. Mais la hausse est de 3,5%, soit 106 000 personnes de plus, si on se concentre sur les chômeurs de catégorie A, ceux qui sont sans emploi et tenus d'en chercher un. 3.14 millions au total.
Les causes :
Notre chance, c'est la démographie. Car la démographie va provoquer une baisse de la population active. Et donc limiter la hausse du chômage. Ce n'est quand même pas pour demain. Mais c'est triste de compter sur le fait de ne plus faire d'enfants pour résoudre, à moyen et long terme, pas à court terme, le problème du chômage.
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La valeur de la semaine... Groupe Partouche🎰
Cette semaine, le groupe Partouche se retrouve sous le feu des projecteurs avec la publication de ses résultats annuels, révélant des performances en demi-teinte. Malgré tout, le groupe a légèrement renforcé son activité : le Produit Brut des Jeux (PBJ) progresse de +1,5% pour atteindre 712,3 M€. Par conséquent, le chiffre d'affaires annuel enregistre une croissance de +2,5 %, s'établissant à 434,3 M€.
Le premier opérateur de casinos en France a lancé, au cours de l'exercice 2024, un ambitieux programme de modernisation et d'agrandissement de ses établissements à travers le pays. En parallèle, le groupe poursuit une stratégie audacieuse d'ouvertures de nouveaux casinos, avec notamment une inauguration à Cannes en décembre dernier.
Cependant, cette stratégie d'investissement pèse lourdement sur la rentabilité opérationnelle. Le résultat opérationnel courant s'établit à 19,7 M€, en recul de -28,1%, tandis que le résultat net dégringole de -81,2%, pour atteindre seulement 4,1 M€.
Du côté des marchés, la réaction est restée mesurée : le titre recule de -1,8% sur la semaine. Sur un an, la performance du groupe Partouche reste toutefois en forte baisse, à -9,6%.
Le secteur en vogue... Equipementiers 🔧
Cette semaine, les publications de Mersen et Figeac Aero viennent faire mentir les détracteurs du secteur. Pour le fournisseur de pièces d'avions, le T3 a été marqué par un CA en croissance de +7,4% à 94,6 M€. Cette performance, en ligne avec l'objectif annuel, a permis au groupe de relever les objectifs de son plan à moyen terme. Le programme PILOT 2028 vise désormais un CA supérieur à 600 M€, un EBITDA courant au-delà des 100 M€ et un levier financier inférieur à 2.
Mersen conclut 2024 avec un CA record à 1 244 M€, en croissance organique de +2,6%. Ce chiffre, supérieur aux attentes, a permis au spécialiste de l'électrique et des matériaux avancés de confirmer ses objectifs d'investissements. De plus, le groupe a relevé ses guidances en termes de marge opérationnelle, désormais fixée à 10,5%, ainsi que ses ambitions de réduction de l'endettement net, avec un objectif sous les 400 M€.
Sur les marchés, ces publications sont très bien accueillies : Figeac Aero enregistre une hausse de +9,7% et Mersen bondit de +16,9%. Les équipementiers automobiles surfent également sur la vague : Forvia et Valeo affichent des performances respectives de +9,0% et +4,9%.
Des nouvelles des USA 🦅
Pluie de résultats aux États-Unis, et les géants de la tech n’ont pas tous sorti le parapluie. Entre Meta, qui survole le trimestre, Microsoft, qui ralentit, et Tesla, qui tente de rassurer, le marché a eu droit à des performances contrastées.
Meta continue son ascension fulgurante avec +21 % de croissance et un bénéfice net de 20,8 milliards. L’entreprise a dépassé toutes les attentes, portée par un marché publicitaire en pleine forme et une base d’utilisateurs toujours plus massive (+1 milliard depuis 2020). Mais derrière ces résultats éclatants, les dépenses explosent : jusqu’à 119 milliards prévus en 2025 pour l’IA et l’infrastructure. Zuckerberg voit loin, mais à quel prix ?
Microsoft, de son côté, a affiché un chiffre d’affaires solide (69,6 milliards), mais la déception est venue d’Azure, dont la croissance ralentit (+31 % contre 33 % précédemment). L’IA commence à peser dans les comptes (13 milliards de revenus annuels), mais reste encore loin des attentes.
Résultat ? -5 % en Bourse après la publication, preuve que le marché n’accorde aucun répit, même aux leaders du secteur.
Tesla, enfin, peine à maintenir son rythme. Son bénéfice net chute de 71 %, tandis que le chiffre d’affaires n’augmente que de 2 %. La baisse du prix moyen des véhicules pèse sur les marges, malgré un segment des batteries en forte croissance. Musk mise sur l’avenir avec l’autonomie et la robotique, mais pour l’instant, les résultats ne suivent pas. L’action a d’abord chuté avant de remonter de +4 %, preuve que le marché reste suspendu aux promesses du patron de Tesla.
Bilan ? Meta surperforme, Microsoft ralentit, Tesla inquiète.
© Abaca, UPI/ABACA
A ne pas rater la semaine prochaine 📅
L'image de la semaine 📷
Quand les chefs d’entreprise allemands troquent leurs costumes pour des pancartes, c’est que la situation est critique. Cette semaine, plusieurs centaines de patrons ont manifesté à Berlin, une scène inhabituelle dans un pays où le dialogue social se joue d’ordinaire dans les bureaux feutrés. Bureaucratie excessive, coûts de l’énergie en hausse, fiscalité écrasante : ils dénoncent un environnement économique devenu, selon eux, invivable.
L’événement, baptisé “Journée d’alerte économique”, n’a pas été organisé par les grandes fédérations patronales, mais son impact a dépassé les attentes. L’Allemagne tourne au ralenti, et les prévisions du gouvernement ne rassurent pas : après deux années de récession, la croissance espérée en 2025 n’atteindrait que 0,3 %. Trop peu pour ces entrepreneurs qui se sentent abandonnés par le gouvernement d’Olaf Scholz et pointent du doigt les choix politiques, notamment sur l’énergie et la réglementation.
À un mois des élections législatives, ce coup de semonce du patronat pourrait bien rebattre les cartes. L’économie allemande vacille, et les entrepreneurs préviennent : sans changement rapide, le déclin industriel s’accélérera.
© Tobias SCHWARZ / AFP