Les ADR, un levier pour les Smallcaps ?

Julia Bridger, associée chez EuroLand Corporate
13 juillet 2023

Les American Depositary Receipts (ADR) offrent aux sociétés cotées françaises une opportunité d'accéder aux marchés américains. Après avoir examiné le processus du double inscription (cf. Le dual Listing : est-ce une bonne idée ?), les ADR représentent une autre possibilité pour attirer de nouveaux investisseurs et accroître la visibilité de l'entreprise.

Quel est le fonctionnement des ADR pour une société cotée française ?

L'émission d'ADR par une société cotée française nécessite une collaboration avec une banque dépositaire américaine. Cette institution financière, dont le rôle principal est d'assurer la conservation et la sécurité des actifs financiers, se charge ici d'acheter des actions de la société française sur le marché français, pour ensuite émettre des ADR sur les marchés américains. Chaque ADR représente une ou plusieurs actions ordinaires de la société française.

Quelles sont les contraintes réglementaires des ADR ?

L'émission d'ADR par une société française soumet cette dernière à des contraintes réglementaires et de conformité. La société doit se conformer aux exigences des autorités de régulation françaises, telles que l'Autorité des marchés financiers (AMF), ainsi qu'aux règles et normes américaines régissant les ADR, notamment celles contrôlées par la Securities and Exchange Commission (SEC). Ces contraintes visent à protéger les investisseurs et à assurer la transparence des opérations financières.

Quels sont les avantages des ADR pour une société cotée française ?

L'émission d'ADR offre plusieurs avantages. Premièrement, cela permet à la société de diversifier sa base d'investisseurs en attirant des investisseurs américains qui, autrement, pourraient avoir des difficultés à investir directement sur les marchés français. Deuxièmement, les ADR, cotés sur les bourses américaines, bénéficient généralement d'une plus grande visibilité et d'une liquidité accrue, ce qui peut potentiellement augmenter la valorisation de la société.

Et ses Inconvénients ?

Malgré ses avantages, l'émission d'ADR présente également des inconvénients. Tout d'abord, le processus d'émission et de maintien des ADR peut être coûteux, en raison des frais de dépôt, des frais de négociation et des charges liées à la conformité réglementaire. Deuxièmement, la société française est soumise à des obligations supplémentaires envers les investisseurs américains, telles que la communication financière en anglais et la conformité avec les normes comptables américaines (GAAP). Enfin, l’animation boursière de ce produit peut être fastidieuse dans la durée.

Quelle est la différence entre l'émission d'ADR et le dual listing ?

Contrairement à l'émission d'ADR, le dual listing implique que la société française soit cotée simultanément sur les marchés français et américains. Cela nécessite une inscription directe sur les bourses américaines et françaises, ce qui peut être plus complexe et coûteux.

Le dual listing offre cependant une plus grande proximité avec les investisseurs américains et une meilleure compréhension des spécificités du marché local.

Exemples d'opérations d'ADR réalisées par des sociétés françaises :

Le 12 janvier 2015, Phaxiam Tx (anciennement connue sous le nom d'Erytech) a lancé un programme d’ADR sur le marché américain de gré à gré (OTC), visant à renforcer son attractivité auprès des investisseurs américains. Cette initiative a été couronnée de succès, car en 2017, Erytech a procédé à une nouvelle émission aux États-Unis, mais cette fois-ci sur le Nasdaq Global Select Market. Finalement, le 17 avril 2023, cette dernière a annoncé son transfert sur le Nasdaq Capital Market.

Le 17 janvier 2014, Groupe Gorgé a également émis des ADR sur le marché OTC, non pas pour gagner en visibilité sur le marché américain, mais en réponse au volume d’échanges important observé et à la demande déjà existante aux États-Unis.

Bien qu’attrayant dans les années 2010 pour les Small/Midcaps, les ADR ont très vite montré des limites sur les bénéfices apportés pour les sociétés. D’une liquidité relative et coûteux, ce processus n’a pas forcément permis aux Small/Midcaps d’attirer des investisseurs américains dans la durée.

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