Les small caps en bourse, encore un intérêt ?

Nisa Benaddi, associée chez EuroLand Corporate
20 avril 2023

Si le CAC 40 poursuit son ascension en affichant une hausse de plus de 16% depuis le début de l’année pour se placer au plus haut historique, il n’en est pas de même sur la classe d’actifs des small&mid caps. L’écart se creuse entre les grandes et les petites capitalisations.

Le CAC Mid&Small affiche aujourd'hui 7,75% de hausse, et l’indice Euronext Growth évolue même en territoire négatif avec un repli de 1% depuis le début de l’année.

La sous performance a débuté au 4ème trimestre 2018. Sans doute la fin d’un cycle haussier de plusieurs années des small&mid caps accentué par un afflux de liquidité apporté par des fonds qui collectaient auprès de leurs souscripteurs institutionnels ou particuliers. La fin de ce cycle a été marquée par le début d’un lent mouvement de décollecte de ces fonds, lesquels se retrouvent dans une situation de devoir gérer le manque de collecte, au mieux, ou des retraits, en vendant des actions et surtout en limitant les achats, notamment sur les plus petites capitalisations boursières.

Le cercle s’est installé et perdure à ce jour, avec, heureusement, une interruption au cours de l’année 2020.

L’impact est significatif et il n’en faut pas plus pour décourager nombre d’investisseurs, déjà rendus frileux par le profil des small&mid caps, plus exposées à la remontée des taux compte tenu des besoins pour financer leur croissance et souvent ayant une exposition moins internationale. Et au sein des petites valeurs, ni le luxe ni l’énergie, qui portent une part importante de la hausse du CAC 40, ne sont représentés !

Si les particuliers ont fait leur grand retour ces dernières années en bourse, ils subissent également la baisse des volumes sur les actions, pouvant accentuer la volatilité et souvent la baisse des actions.

Ce phénomène s’illustre par le manque criant d’introductions en bourse. Alors même qu’un renouvellement de la cote est nécessaire, compte tenu du nombre important de sociétés ayant quitté la bourse ces dernières années, le nombre de nouveaux candidats à l’IPO est très faible avec seulement deux introductions en bourse sur Euronext Growth depuis le début de l’année.

Mais alors quel intérêt d’envisager une introduction en bourse pour une small&mid cap ?

Pour les candidats à l’introduction en bourse, les investisseurs ne sont plus à l’écoute de sociétés en mal de modèle économique abouti et valorisées trop cher. Les déconvenues sur les dernières opérations d’introduction appellent à une très grande défiance des investisseurs.

Quant aux small&mid caps déjà cotées, il leur faut poursuivre la recherche d’une meilleure performance et d’un bon pilotage financier. Mais également maintenir, voire intensifier, la bonne communication financière, les relations investisseurs continues, des actions de marketing boursier et enfin renforcer la prise en compte des critères RSE. Les investisseurs sauront s’en souvenir lorsque cette crise sera derrière nous.

La cotation en bourse reste plus que jamais un formidable levier pour les small&mid caps pour accompagner un projet de croissance.

En dépit d’un contexte difficile, les sociétés qui cherchent à s’introduire ou déjà cotées peuvent mobiliser le marché pour lever des fonds, fédérer leurs équipes autour d’un projet commun, travailler à la reconfiguration du capital, réaliser de la croissance externe partiellement payée en actions… Tout cela dans des conditions de prix en phase avec la réalité de marché et sur la base d’un projet crédible.

Le cycle baissier a été long, et le retournement de cycle saura être bénéfique à cette classe d’actifs. Et les investisseurs en ont bien conscience.

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